Document : 1773-02-17

Références / localisation du document

BM Bordeaux, MS 1480, f°269-270// f° 145

Date(s)

1773-02-17

Auteur ou organisme producteur

Lemoyne

Destinataire

Bertin directeur du bureau d'agriculture (dépend du Contrôle Général)

Résumé et contenu

L. à Bertin. CR de sa visite à Annel. Il est maintenant convaincu que les terres de Monthoiron pourront faire l'affaire. Il a lu le projet de Pérusse qui lui parait bon mais il nécessite quelques modifications pour faire des économies et ne pas heurter la façon de penser et les espérances des Acadiens. Le temps presse.

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Copie d'une lettre de M. Lemoyne à M. Bertin du 17 février 1773

Mgr,

J'avais eu l'honneur de vous prévenir que sur les instances de M. le M. de Pérusse qui m'a paru le désirer vivement, j'irais à Annel (?) avec M. de Sutière. J'y ai été lundi, j'ai vu les travaux de ce cultivateur, il m'a expliqué sa manière, je crois l'entendre ainsi que ses principes qui me paraissent on ne peut plus raisonnées d'après les différentes qualités des sols. Je suis fâché que le temps ne m'ait pas permis de voir le défrichement qu'il a fait sur la montagne de Galeron (?). Il m'a assuré qu'il n'y avait pas plus de mauvaises terres dans les landes de Monthoiron et que le terrain de la plus grande partie de ces landes était beaucoup meilleure que quantité de terres bonnes qu'il m'a montré. Ce qui m'a paru de plus remarquable est une production en blé sarasin dans un terrain détestable ; il m'a assuré n'y avoir employé que les engrais de la charrue même.
D'après les assurances que ce cultivateur donne, je crois qu'il sera facile de placer très avantageusement des familles acadiennes dans les landes de Monthoiron.
M. de Pérusse m'a remis dimanche son projet détaillé je l'ai bien étudié ; il m'a paru très bon. Cependant, M., je ne crois pas qu'il soit possible de l'exécuter sans quelques modifications. Je suis persuadé qu'il sentira lui même la nécessité d'y en apporter, que l'économie l'exige, et ce qui est le plus essentiel, quelles sont indispensables pour capter la volonté des Acadiens sans laquelle on ne peut espérer de réussite. Il heurte trop leurs façons de penser et leurs espérances. J'aurai l'honneur de vous remettre, M., ainsi qu'à lui mes observations. Le temps presse, nous voilà bientôt en mars, j'attends vos ordres.

Mots-clés

// horizons d'attente acadiens
// glèbe
// projet d'établissement
// culture : façons de penser et espérances
// Poitou

Numéro de document

000191