Document : 1773-03-31
Références / localisation du document
BM Bordeaux, MS 1480, f°295-297// f° 159-160
Date(s)
1773-03-31
Auteur ou organisme producteur
Lemoyne
Destinataire
Guillot
Résumé et contenu
Lemoyne à Guillot. à propos d'Alexis Trahan. Destouches du Désert : peu probable qu'il commence avant d'avoir l'aval des ministres car peu probable qu'il veuille se passer des secours. Liberté pour les Acadiens d'aller ou de ne pas aller en Corse.
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M. Guillot, commissaire à Saint-Malo. Du 31 mars.
J'ai reçu M. la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 18 de ce mois. Rien de mieux M. que ce que vous vous proposez à l'égard d'Alexis Trahan qui ne m'a jamais paru aussi bon sujet qu'il s'efforçait de le faire croire. Il viendra un temps que nous le tiendront. Vous m'avez fait grand plaisir de me nommer le Sieur Destouches du Désert [cette remarque est très surprenante : Guillot a déjà nommé Destouches depuis belle lurette dans sa lettre du 1772-11-22 ; cf. cette fiche] ; vous m'avez mis en état d'aller enquêter et voici ce que M. de la Roque m'a dit à son sujet.
Qu'il était vrai que ce M. Destouches agissait sous la protection de M. le Comte de la Marche et que M. de Boynes à la demande de ce prince lui avait remis une lettre par laquelle il vous recommandait de le laisser agir. Il faut, M., qu'il ne vous ait pas remis cette lettre, car par la votre à laquelle j'ai l'honneur de répondre, et par les antécédentes, vous me paraissez ne pas le connaître et le regarder comme un intriguant non avoué. Il convient je crois pour vous mettre à l'abri de toute imputation que cet homme pourrait vous faire, que vous constatiez le moment auquel il vous remettra cette lettre, qui est pour vous un ordre et je vous conseille fort de lui faire certifier à lui même qu'il ne vous l'a remis que le dit jour et en rendre compte au ministre.
Prenez garde, M. que ce particulier ne se prévale de la protection du prince pour intimider ces pauvres gens et violenter leur volonté. Je sais très positivement et vous assure, M., que l'intention de M. de Boynes ainsi que celle de M. Bertin, est de ne les contraindre en aucune manière et de leur laisser le choix sur plusieurs moyens qu'ils se proposent, pour les établir, ainsi M. annoncez leur la pleine liberté d'accepter ou de refuser d'aller en Corse.
etc...
L. donne encore plusieurs conseils à Guillot : les établissements des Acadiens doivent décharger une bonne fois pour toutes l'Etat des secours ; une fois le traité signé, ils ne pourront plus rien espérer et ne pourront plus faire marche arrière, c'est pourquoi avant qu'ils signent quoique ce soit, il faut absolument que les ministres en soient avisés.
L. doute de toute façon que Destouches aille de l'avant sans le consentement des ministres car il est fort peu probable qu'il soit disposé à se passer des secours que le Roi promet aux Acadiens.
Mots-clés
// SM
// Corse
// Destouches
Numéro de document
000200