Document : 1773-06-20a

Références / localisation du document

BM Bordeaux, MS 1480, f°350-353// f° 187-190

Date(s)

1773-06-20a

Auteur ou organisme producteur

Lemoyne

Destinataire

de Boynes

Résumé et contenu

L. à de Boynes. Du Havre. Corrections d'erreurs sur les rôles. Acadiens sont plus favorables qu'il ne le croyait.

Premier cas détaillé : quelqu'un qu'on croyait de l'île royale et qui était finalement bien de l'Acadie ; Deuxième cas : un Acadien qui n'a pu arriver en France qu'il y a peu de temps. Troisième cas inverse : des pseudo habitants de l'île royale sont en fait "Européens". Ils doivent être rayés ; demande quand même de grâces pour le père qui a longtemps servi (résumé de son service) dans les armées à Louisbourg notamment, puis colon à Cayenne. [une page arrachée].
Lemoyne rencontre plus de facilités à convaincre les Acadiens qu'il ne le pensait.

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M. de Boynes, ministre de la marine. Du 20 juin 1773 au Havre.

Monseigneur,

En faisant les arrangements des familles acadiennes, j'ai trouvé des erreurs. Je vous prie Mgr de me permettre de vous les présenter et de demander vos ordres pour qu'elles soient relevées, c'est justice que je vous demande d'après mon examen.
Jean Gussman, natif de Seville (?) a été retranché du rôle des Acadiens et porté à celui des familles non acadiennes n° 70. Vous avez eu la bonté, Mgr, de lui accorder la demi solde de 6 # (?) par mois. Il y a erreur. Cet homme était réellement établi dans l'Acadie et non de l'Isle Royale. Le croyant (?) de la baie des chaleurs quartier (?) de l'Ile Royale je l'avais supprimé du rôle des Acadiens.
J'ai vérifié qu'il était réellement habitant cultivateur à Restigouche en Acadie, je vous supplie Mgr d'ordonner qu'il soit rayé de la demi solde et de permettre à M. Mistral de le rappeller comme Acadien. Depuis le 1er avril dernier pour sa subsistance et celle de sa femme et de ses enfants il n'a point touché de 1/2 solde et n'en touchera pas, la famille de sa femme l'a réclamé et quelques uns d'eux s'associeront avec lui pour former un établissement chez M. de Pérusse.
Le nommé Joseph Lalande n° 390 au rôle des Acadiens réclame qu'il n'a jamais touché en voici la cause. Cet homme véritablement acadien, fils et petit fils d'Acadiens, n'a pû s'échapper de son pays et rejoindre sa famille que longtemps après les arrangements faits. Il a sollicité pour y être compris les ordres ont été demandé au début, ils n'ont point été donnés ; il a été perdu de vue et est resté sans être employé. Je vous demande, Mgr., de lui en accorder sur le Roi et jusqu'au premier juillet, moment où tous tombent absolument à la charge de la finance, et ce depuis le 1er janvier 1772 que j'ai vérifié sa qualité et vous l'ai présenté au Rôle des acadiens comme tel, ou du moins, Mgr., d'avoir la bonté de le lui accorder depuis le 1er janvier 1773. C'est justice je le crois.
Le nommé Louis Greffin n° 297 et Angélique Guillet, n° 250 au Rôle des Acadiens, y ont été employé par erreur. Je les ai rayé, ils ont été habitants de l'ïle royale mais sont européens à l'exception de la fille ainée née dans cette colonie. Cette fille a 21 ans et par cette raison n'est plus susceptible d'aucun traitement. J'en ai prévenu M. Bertin commissaire de la marine à Rouen où ces personnes sont établies ; il n'y aura pas eu de double emploi, vu que la solde que vous leur eussiez accordé comme non acadiens est cessé au premier d'avril ; et qu'ils n'ont rien touché depuis cette époque. ils sont rayés et ne toucheront rien. Je vous prie seulement de me permettre de vous demander, Mgr, la 1/2 solde pour Louis Greffin, voici le [?] de ses services :
Louis Greffin dit L'Eveillé a d'abord servi six ans tambour dans la [seize ?] dragon, ayant son congé.
Il s'est engagé dans les dites compagnies franches détachées à Louisbourg en y servant dix ans dans la compagnie de Duhaye (?) et y a servi dix ans, ayant obtenu son congé.
Il s'est engagé dans la Morlière et y a servi 5 ans jusqu'à la réforme du Régiment. Réformé.
Ils s'engaga de nouveau dans le dite compagnie franches détachées à Louisbourg et fut incorporé caporal dans son ancienne compagnie où il a servi huit ans et il obtint après cela un congé d'habitant (?). Fut employé sergent dans le dernier siège. M. de Porchevelain (?) ancien officier à l'Ile Royale qui réside à Rouen et qui l'a vu servir me l'a attesté. Brave soldat et s'étant toujours très bien comporté.
Cet homme compte 29 ans de service dans les troupes du Roi 18 ans dans celles de la Colonie, 11 dans celle de terre.
Il était fort à son aise à Louisbourg, il avait l'entreprise des matelots des casernes, il représente qu'il a été forcé de passer à Cayenne où il [a] épuisé le peu qui lui restait de fortune et sa santé, qu'il y a perdu deux enfants, qu'il a pensé y perir ainsi que sa femme et sa famille qui lui reste, qu'une s'est rétabli qu'après son retour et un long séjour à Rouet [Rouen ?]. Cet homme a 61 ans et est hors d'état de se livrer au travail ; il n'a de ressource ainsi que sa femme que dans une fille qui est bonnetière assez bonne profession pour une femme.

Angélique Gaillet (?) est européenne, mariée à un nommé Vitard capitaine marchand et n'a aucun droit à la subsistance ; elle (été employée ?) je crois à son retour de Cayenne...[interruption]

[p. 353 // 189 a été malheureusement arrachée, visiblement]

J'ai trouvé Mgr, plus de volonté que je n'osais l'espérer dans les Acadiens. Ils paraissent contents de ce que le ministère fait pour eux. Peu resteront au Havre. Tous les marins présents ont préféré de s'adonner à l'agriculture, ce qui les détermine est la famille nombreuse à laquelle ils tiennent et qu'ils ne peuvent aider parce qu'ils gagnent au métier de la mer ; peut-être que dans ceux qui sont actuellement au long cours quelques uns se fixeront au matelotage. M. Mistral veillera et suivra vos intentions dont je lui ai fait part.

Je compte partir mardi pour me rendre à Cherbourg

Mots-clés

// désignation : Acadiens vs. Européens
// secours :détails individuels
// statut
// revue
// Le Havre
// Rouen

Numéro de document

000224