Document : 1773-06-22a

Références / localisation du document

BM Bordeaux, MS 1480, f°363-365// f° 195-196

Date(s)

1773-06-22a

Auteur ou organisme producteur

Lemoyne

Destinataire

M. de Crône intendant de la généralité de Rouen

Résumé et contenu

L. à de Crône : notes sur les Acadiens qui restent dans sa généralité.
Demande de l'obtention de lettres de maîtrises pour deux couturières. Pour les infirmes, il faut faire attention à ne pas susciter des risques de procès si les hôpitaux s'avisaient de réclamer les 3 arpents de terre en Poitou. Instructions sur le changement d'allocation des secours (de la marine vers les finances). de Crône devra prendre ses instructions auprès du C.G.

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M. de Crône, intendant de la généralité de Rouen. Au Havre, le 22 juin 1773.

Monsieur,

J'ai trouvé ici plus de facilité que je ne l'espérais j'ai destiné pour l'établissement presque toutes les familles qui y résident. J'ai suspendu pour ceux qui n'ayant point de parents au Havre, sont dans le cas d'avoir recours à ceux qu'ils ont soit à Grandville, soit à S.M., etc.
Ceux qui resteront sont en très petit nombre et sont ceux qui ayant pris une profession, et étant protégés par plusieurs personnes trouvent plus d'avantages dans leur position actuelle qu'ils n'en présument en s'établissant sur la terre de M. de Pérusse.
Dans le nombre il est deux filles bonnes couturières qui comptent sur vos bontés pour obtenir des lettres de maîtrise et une impotente pour laquelle je vous demande une place dans une maison de piété.
A l'égard de cette dernière, il est bon, je crois, de ne pas faire à la maison qui s'en chargera abandon de tous les droits qu'elle peut avoir comme acadienne, parce que cette maison pourrait réclamer la propriété de trois arpents de terre en 1766 [sic] qui certainement serait refusé, mais ce serait un procès.
Après toutes les combinaisons des moyens à employer pour leur transport, nous n'en avons pas trouvé de plus convenable et de plus économique que de les faire passer à La Rochelle par mer. L'embaras du bagage, des enfants, de ceux qui n'auraient pu marcher est détruit par ce moyen. Arrivés à La Rochelle, ils n'auront que 25 à 30 lieux à faire et seront à 7 ou 8 lieues de la Rochelle dans la généralité de M. Blossac qui a une grande main dans ce qui regarde cette entreprise.
J'ai laissé à M. de Prainpol (?), votre subdélégué, M. dont je ne saurais trop me louer, tout ce qui peut instruire sur le projet et sur les opérations ultérieures et à celles que j'ai fait.
L'administration de la marine devant cesser au 1er juillet prochain, il est indispensable M. que vous preniez avec M. le C.G. des mesures pour les fonds nécessaires à la subsistance des familles jusqu'au moment qu'elles sortiront de votre généralité ; pour celles qui s'y fixeront, jusqu'au 1er janvier 1774. Tous les Acadiens jusqu'à cette époque, homme, femmes et enfants doivent toucher 6 s. par jour. J'ai l'honneur de vous observer que ces 6s. par jour feront partie de la dépense que le transport occasionnera. M. Mistral que vous trouverez toujours disposé à coopérer à tout ce que vous pourrez désirer facilitera cette opération de tout son pouvoir et de ses conseils, il se conciliera avec m. de Plainpel (?).
Je suis fâché, M., de n'avoir pas pu vous faire ma cour plus amplement à Rouen. J'en aurais été on ne peut plus flaté, mais j'ai si peu de temps pour une opération si longue et si dispersée que je n'ai pu avoir cette satisfaction.

J'ai l'honneur, etc...

Lemoyne

Mots-clés

// revue
// Le Havre
// travail
// secours
// lettres de maîtrise

Numéro de document

000231