Document : 1773-07-19
Références / localisation du document
BM Bordeaux, MS 1480, f°374-379// f° 201-202
Date(s)
1773-07-19
Auteur ou organisme producteur
Lemoyne
Destinataire
Pérusse
Résumé et contenu
L. à Pérusse. CR des difficultés à Saint-Malo et des rencontres avec Blossac et Bacquancourt.
Le rapport mauvais donné par les Acadiens qui ont visité les terres de Pérusse ont déclenché une hostilité générale des Acadiens à l'établissement. Il n'a pas 60 individus / 1600 qui veulent passer. Ne sachant pas quoi faire, il est allé voir Blossac et Bacquancourt qui ne paraissaient pas tellement au courant de la situation (notamment du changement des fonds et de la responsabilité de la marine vers la finance). Lemoyne va envoyer des Acadiens pour une 2e visite sur les terres de Pérusse.
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M. Le Marquis de Pérusse, à Saint-Malo, le 19 juillet 1773
Je n'ai reçu, M., qu'aujourd'hui la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 28 du mois dernier. Les retards de la poste sont à craindre mais dans la position actuellement comment y remédier ?
Le rapport désavantageux qu'ont fait à leurs camarades les Acadiens qui ont été visiter vos terres occasionne un refus général. Je n'ai pas 60 individus de registrés sur 1662 (?) portés au rôle de ce département. Je comptais sur des difficultés, mais non sur un accord si parfait de refuser absolument ; cette position m'a tourmenté. J'ai eu beau mettre toute ma réthorique en avant, flatter, gronder, menacer, je n'ai rien gagné.
Lundi dernier dans cette perplexité, j'ai appris que M. de Blossac était à sa terre ; plein de confiance dans sa sagesse et son expérience, j'ai pris le parti d'aller le trouver et le prier de m'aider de ses lumières. Arrivé à Rennes, j'ai appris qu'il n'était point chez lui, mais à 10 lieues. J' envoyai un exprés avec une lettre de recommandation de la lui faire passer comme très pressée. Le mercredi je reçu réponse, il m'annonçait devoir revenir le jeudi. J'y fus le vendredi. J'entrai avec lui dans bien des détails sur le projet, il me paru fort peu instruit et sans ordre aucun de M. le C.G. si ce n'est à l'égard des corvées et protections pour la chose, mais pas un mot sur le fonds, objet le plus essentiel au début pour quantité d'opérations peu dispendieuses, mais dont le retard est on ne peut plus nuisible. Je lui fit part de ma position. Je lui proposai l'idée que j'avais d'envoyer deux Acadiens choisis et agréés des autres avec un cultivateur breton conséquement désintéressé pour faire en votre présence une nouvelle visite pour laquelle vous donneriez un cultivateur du Poitou afin qu'un homme du pays pu leur faire voir des terres de comparaison, le produit de terres semblables en raion et avec eux à leur portée que cette visite fut faite en votre présence et celle de M. de Sutières s'il était sur les lieux avec le plus d'authenticité possible, et qu'il fut dressé procès verbal signé des quatres pièces qui feront les certitudes des Acadiens de S.M. M. de Blossac accepta ma proposition et me dit qu'il croyait cette opération utile pour remettre les esprits même nécessaires. A mon retour à Rennes je sus que M. de Bacquancour y était arrivé. Je fus le voir. Je le trouvai moins instruit que M. de Blossac et n'ayant pas plus de connaissances sur le fonds que lui. Je lui proposai la visite. Il fut du même avis que M. de Blossac ; mais aussi comme lui, il m'a dit qu'il ne pouvait rien ordonner n'ayant point d'ordres et n'ayant aucune ressource pour fournir cette dépense. La chose, M., m'a paru si intéressante et si indispensable que je prends sur moi d'en faire l'avance.
Je rends compte à M. le C.G. [à partir d'ici, un passage d'une autre écriture ou de la même mais très mal écrit, à la hâte] Je lui marque que l'attente de ses ordres aurait apporté un retard trop nuisible et que je vais de l'avant, que j'espère qu'il m'approuvera et pourvoira à mon remboursement ; je le prie aussi de me faire passer les ordres s'il les croit nécessaire à l'authenticité de l'opération qui est essentielle.
Je ferai partir mardi les trois hommes, ils doivent être huit jours en route peut-être neuf. Je vous demande M. la plus prompte expédition. Saint-Malo pour lequel je comptais sacrifier quinze jours me tiendra (?) plus de six semaines. En vérité ce retard me peine ... plus que je ne puis l'apprié(? tronqué) . J'ai un service en retard [... ?] et je crains (? tronqué) que mon ministre ne s'impatiente de mon absence (?). Si M. de Sutière pouvait être présent, je le croirais très bon par rapport à vous et par rapport à la chose même.
Je vous prie de solliciter M. le C. (?) qu'il plu son ... (?) commence (?) vous envoyer des ouvriers, comment faire partir des cultivateurs sans argent ? Il faudrait pour les petits objets que M. le C.G. destina (?) dans chacune des intendant (?) de généralité ci de Rouen environ 4 5000 # à S. Malo 16 à 18 000 sous ces fonds plus menues là au moment on ne sera pas la fin de l'opération. Je reprends, M., votre lettre du 2 juin. Je sais M. que vous aviez intention de faire un traité aux ouvriers et aux cultivateurs que vous employeriez aux défrichements, mais j'ignorais quel vous vous proposiez de leur faire. J'en avais entretenu M. de Blossac qui m'a paru (?) d'avis que vous les nourrissiez pour leur peine et que vous les laissiez jouir de leur six sols sur les lieux, M. vous arrangerez cela comme vous le croirez convenable, mais quelque soit le traitement il en faut un si vous voulez être servi. Je crois M. que vous feriez très bien de demander au moment et sans perdre de temps l'évaluation du Havre et de Cherbourg, je crains qu'on ne dérange la bonne volonté que j'y ai trouvé. Vous avez 129 individus à tirer de chaque endroit. Cette quantité n'embarasse pas M. de Blossac.... j'en ai parlé ; il les logera à Châtellerault ; il m'a promis d'y faire passer ses ordres. Il doit vous écrire. Quantité de ces gens batiront les maisons telles que vous les projetez ; il est des associations qui voudraient la bâtir a lui ... pour éviter les querelles, trop à craindre ... demeures communes. Ils se logeraient à leur gré c'est à dire que d'avance ils feraient les distributions pour être séparés quoique dans la même maison, plu... seraient (?) du pignon rabatus (?) des appartifs (?) derries en alongeant les chevrons (?) (... ?) ils s'arrangeraient quantité d'eux sais un batire en murs de torchis ; les cultivateurs mettraient plus tôt la main à la charue, disposerait leurs ... un accord (?) ils s'établiraient ; beaucoup désirent de faire eux même et pour eux les défrichements des terrains qui leur appartiendra. Je vous serai obligé, M. le M. de me répondre et de me faire part de ce que vous pensez (?) faire que j'ai l'honneur de vous marquer; le plus tôt que vous pourrez sera pour être très utile (?) à vos intérêts. Ne faites que la ... que je puis donner aux opérations étant ....
J'ai l'honneur etc...
Notes
lecture très difficile de la 2e partie ; outre l'écriture très difficile, de nombreux mots sont tronqués - note à l'issue de la deuxième relecture.
repris transcription le 10 mars 2003
Mots-clés
// Poitou
// revue
// SM
Numéro de document
000237