Document : 1773-08-16a

Références / localisation du document

BM Bordeaux, MS 1480, f°423-425// cf° 225-226

Date(s)

1773-08-16a

Auteur ou organisme producteur

Lemoyne

Destinataire

Bacancourt

Résumé et contenu

Lemoyne à Bacquancourt : lui rend compte des nouvelles résistances des Acadiens, dont certains veulent émigrer. Lui suggère de venir sur place pour parler d'autorité.

Contrairement à ce qu'il pensait, peu d'inscriptions pour le Poitou (seulement 150). Raisons : ne sait pas, mais JJ Leblanc loue les terres pour mieux les dévaluer. Ignore la conduite de Simon Aucouin. Les deux disent, quand on leur demande s'ils iront : "oh mon dieu non !". Doucet fait des éloges du terrain, mais pas trop car il craint les autres (cabales contre lui). Détail du nom des cabaleurs. Ceux-ci disent que l'opération ne regarde pas le roi mais un particulier etc... Certains disent que la menace de la suspension des secours ne sera pas vraiment appliquée. Plusieurs acadiens veulent repartir vers SD, SPM, Mississippi et tiennent des propos pour décourager les autres : "Tous tiennent [?] des propos pour détourner ceux qui voudraient demander des établissements et les déterminer à refuser leur faisant espérer qu'il viendront (?) à bout de leurs désirs [d'émigrer] et qu'ils seront mieux au Mississippi". Il demande au C.G. de parler d'un ton ferme et de punir les Acadiens qui ont visité les terres l'année dernière et avoir menti. Demande à l'intendant s'il ne pourrait pas venir (ton d'autorité). S'il venait, il ferait assembler les Acadiens qui ne pourraient douter de tout le bien ou de tout le mal auxquels ils doivent s'attendre.


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M. de Bacancourt. A Saint-Malo, le 16 août 1773

D'après la visite dont j'ai eu l'honneur de vous envoyer le procès-verbal, je croyais que les esprits se remontraient, je me suis trompé. Je n'ai pu enregistrer que 150 individus pour l'établissement depuis le 10, jour du retour de ceux qui ont été visiter les terrains.
Il y a un souterrain (?) [(1532) Fig. et littér. Caché, obscur] que je ne puis découvrir, je n'en vois que les effets, les gens qui ont été visiter Monthoiron l'année dernière ont intérêt à soutenir les mensonges que l'intérêt qu'ils avaient pour lors à rester les a engagé à débiter avec l'imprudence la plus outrée. Ils soutiennent encore leur rapport malgré l'évidence du PV. Jean Jacques LeBlanc homme à deux faces ne peut rien nier le contenu au procès verbal, mais pour louer les terres il leur dit que dans quatre ans ils pourront y vivre mais avec bien de la misère et en travaillant beaucoup, il loue pour mieux déprimer, j'ignore encore la conduite de Simon Aucouin mais je le crois encore plus mal disposé que Jean Jacques LeBlanc quand on demande à ces deux hommes s'ils iront ils répondent par "Oh, mon Dieu non", toutes les familles qui leur appartiennent ou presque toutes font la même réponse. Pour le nommé Doucet il est franc, il me presse de le faire partir, il dit à qui le questionne que les terres sont excellentes, et qu'il ne serait pas revenu s'il avait eu avec lui sa femme et ses enfants et s'il ne prouve pas d'avantage la bonté du terrain et les graces que le Roi accorde, c'est qu'il sait qu'il y a cabale contre lui qu'il craint des mesures lourdes et qu'on le regarde comme un homme gagné par ceux qui se mêlent dans cette opération, les nommés Bourg, Henry à SM, Alexis Trahan à Morlaix, les trois acadiens qui ont été visiter l'année dernière sont les cabaleurs. Ils répandent que cette opération ne regarde point le Roi que le gouvernement prête protection seulement à un particulier auquel on les livre, mille autres propos de cette nature. Plusieurs se sont mis dans la tête que le retranchement de la subsistance n'était que comminatoire [Dr. Qui renferme la menace d'une peine légale, en cas de contravention], et qu'ils forceront la main du gouvernement tel sont (?) leur propos pour accréditer cette idée, d'autres qui veulent passer à Saint-Domingue, à Miquelon, au Mississippi, ces derniers sont en grand nombre. Tous ... (?) des propos pour détourner ceux qui voudraient demander des établissements et les déterminer à refuser leur faisant espérer qu'il viendront (?) à bout de leurs désirs et qu'ils seront mieux au Mississippi en un mot chacun suivant son idée se conduit pour traverser ce que le gouvernement se propose. Je demande à M. le C.G. de parler d'un ton absolu et le plus fort. Je lui demande pour en imposer de prononcer absolument sur toutes les idées chimériques que les gens là se sont formés et de punir les Acadiens visiteurs de l'année dernière pour avoir menti impudement au gouvernement en trompant leurs compatriotes et avoir fait tout le mal qui existe.
En vérité, M., votre présence ici serait bien essentielle. Le ton d'autorité que vous avez droit d'employer ferait un grand bien. Je n'ose vous proposer telle démarche mais si vous vous y portiez, averti deux jours à l'avance, je fera rassembler tout ce monde qui ne pourrait douter d'après ce que vous leur diriez de tout le bien ou de tout le mal auquel ils doivent s'attendre en conséquence de la conduite qu'ils tiendront, cette affaire est en vérité majeure.

J'ai l'honneur, d'être, etc....

Notes

voir le mémoire suivant aussi qui est plus détaillé

Mots-clés

// coercition
// repartir : Saint-Domingue, Miquelon (SPM), Mississippi (le plus grand nombre pour le Mississippi / Louisiane).
// Poitou
// SM
// revue

Numéro de document

000256