Document : 1773-08-21

Références / localisation du document

BM Bordeaux, MS 1480, f°446-448// f° 236-237

Date(s)

1773-08-21

Auteur ou organisme producteur

Lemoyne

Destinataire

recteurs et curés des paroisses de Saint-Servan, Pleudhien, Saint-Suliac et Plouer

Résumé et contenu

Circulaire aux recteurs et curés des paroisses de la Rance : leur demande de bien vouloir rendre le mémoire ci-joint [du 19.08 ?] public à leurs paroissiens acadiens.

Donne quelques détails. Ils ont mérité la confiance du Roi, mais risquent de la perdre à cause de quelques uns. Les Acadiens du Havre et de Cherbourg se sont bien comportés, mais ceux de SM ont été séduits. Lemoyne n'a pas réussi, malgré tous ses efforts, à les travailler. Ceci est sa dernière tentative : il n'aura ensuite rien à se reprocher :

S'ils ont des raisons légitimes de refuser, qu'ils les présentent, ils le peuvent sans s'écarter de la soumission, le gouvernement ne veut point forcer leur volonté, mais seulement qu'ils montrent les moyens dont ils sont assuré pour subsister et élever (?) leur famille. Tous ceux qu'ils présenteront, hors celui de passer à des dominations étrangères, qu'ils devraient avoir honte de proposer, seront appuyés de toute la protection du gouvernement. Qu'ils les lui fasse donc connaître.

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Circulaire écrite aux recteurs et curés des paroisses de Saint-Servan, Pleudhien, Saint-Suliac et Plouer
Saint-Malo, le 21 août 1773

M.

Je m'adresse à vous avec la plus grande confiance pour rendre public à vos paroissiens acadiens le mémoire que je joins. Connus sous le titre de sujets qui ont tout sacrifié à leur attachement à la religion et à la fidélité au Roi et à l'Etat, ils ont mérité l'attention paternelle du coeur de S.M. Voudraient-ils aujourd'hui perdre de si beaux titres ?
Je ne veux point attribuer leur inconduite à leur coeur, mais l'illusion dans laquelle les entrainent quelques uns d'entre eux, qui par l'intérêt qu'ils ont à cacher les motifs (? tronqué) répréhensibles et peut-être criminels qui les attachent à Saint-Malo, prennent le prétexte du refus des grâces du Roi et leur (? tronqué) suggèrent la désobéissance en abusant de la confiance qu'ils sont venus à bout (? tronqué) d'usurper sur les faibles, pour se couvrir et échapper à la vigilance, en ne se montrant que dans une foule.
Ce qui m'a le plus flatté dans la mission dont j'ai été honoré, c'est qu'elle me présentait des moyens d'être utile à des hommes qui avaient tant mérité de l'Etat et d'avoir à rendre compte à un ministre qui les protège et qui est véritablement occupé à les rendre heureux.
La conduite des Acadiens résidant au Havre et à Cherbourg m'avait confirmé dans l'opinion que j'avais conçu de tout ce peuple. Pourquoi n'aie je pas trouvé la même soumission aux volontés du Roi et la même reconnaissance des bontés de S. M. dans ceux résidants à S. M. ? Pourquoi se sont-ils montrés si différents ?
Les dehors dont ils ont accompagné le refus des graces que le Roi leur fait offrir par son ministre, qui m'a chargé de porter sa parole, ont ébranlé tous mes sentiments pour eux, mais la réflexion m'a aidé à n'attribuer leur inconduite qu'à la séduction ; déterminé à les servir malgré eux, j'ai patienté, je me suis porté à tout ce qui pouvait détruire les préjugés dont ils étaient enivrés, j'ai employé tous les moyens que j'ai cru capables de leur faire connaître, leurs devoirs et leurs intérêts. Je ne me suis point lassé de les solliciter à la soumission aux volontés du Roi à la confiance au gouvernement, et à la reconnaissance des bienfaits dont S. M. veut les combler. J'ai fait peu de chemin dans leur confiance, je vais terminer avec eux par une nouvelle preuve de mes sentiments, ils n'auront rien à me reprocher. Ce mémoire est un dernier effort pour les rappeler à leur devoir. Appuyez le, M., aidez moi à faire tomber le voile de la de [sic] séduction qui couvre les yeux à un trop grand nombre, partageons la satisfaction de les forcer à leur bonheur en se mettant dans le cas de jouir des mêmes avantages assurés à ceux qui se sont montrés soumis.
S'ils ont des raisons légitimes de refuser, qu'ils les présentent, ils le peuvent sans s'écarter de la soumission, le gouvernement ne veut point forcer leur volonté, mais seulement qu'ils montrent les moyens dont ils sont assuré pour subsister et élever (?) leur famille. Tous ceux qu'ils présenteront, hors celui de passer à des dominations étrangères, qu'ils devraient avoir honte de proposer, seront appuyés de toute la protection du gouvernement. Qu'ils les lui fasse donc connaître.

J'ai l'honneur, etc..

Mots-clés

// leaders
// repartir : dominations étrangères
// séduction
// SM (Saint-Servan, Pleudihen, Saint-Suliac, Plouer)

Numéro de document

000269