Document : 1774-01-23a

Références / localisation du document

BM Bordeaux, MS 1480, f° 547-48 // f° 287

Date(s)

1774-01-23a

Auteur ou organisme producteur

Acadiens de Morlaix [dont Joseph Richard, le père de Suzanne Richard]

Destinataire

Lemoyne

Résumé et contenu

Acadiens de Morlaix à Lemoyne : les Acadiens ne reçoivent plus leur paye malgré le rétablissement de celle-ci (4 mois de retard). Contractent donc des dettes et doivent payer tout plus cher. Envoient un certificat d'un boulanger (cf. pièce suivante). De plus, on a un peu rogné sur les secours puisqu'on compte plus que des mois de 30 jours. Demandent également un chirurgien à demeure. Diverses sollicitations.

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23 janvier 1774

Monsieur,

Les familles acadiennes entretenues de la solde à Morlaix s'étaient flattées très fort du bonheur d'être transférées à la charge d'un libérateur aussi charitable que sensible à leurs misères et infirmités, par l'avantage qu'elles espéraient tirer dans la suite du rétablissement de leur solde et l'exactitude de son attouchement à la fin de chaque mois ponctuellement, et leurs espérances étaient fondées sur ce que la plupart d'entre elles se flattaient de l'avoir obtenu, M., de votre bon coeur, mais nonobstant toutes ces belles et avantageuses espérances nos misères ne laissent pas que d'être toujours au niveau de leur première situation, par les articles que nous avons l'honneur de vous exposer.
La première est la détention de notre solde et cette détention depuis quatre mois presque échus nous est très agravante, en ce qu'elle nous occasionne des contracter des dettes même pour le nécessaire où il faut souvent payer au double la ration parce que les créanciers ne peut souvent différer et même perd (?) si son argent tarde à rentrer.
Nous ne pouvons monsieur moins vous convaincre qu'en unissant à votre humble représentation le certificat de notre boulanger, pour preuve manifeste de ce que nous avons l'honneur de vous exposer sans y comprendre un grand nombre d'autres choses indispensables, comme bois à feu, vêtements et autres semblables.
Le secours n'est pas moins considérable ce qui est prouvé par le nombre de certificats que vous même avez reçu de tant de pauvres languissants, qui sont en assez grand nombre, lesquels supplient humblement votre bonté de leur octroyer le service gratuit d'un chirurgien comme il avait plu à SM de nous l'accorder depuis que nous étions sous son obéissance et que nous avions également en Angleterre.
Pareillement depuis la première année de notre établissement sous l'administration [?] des commissaires aux classes de la marine, nous avions reçu une solde indistinctement tous les jours de l'année, mais depuis notre changement de classe l'on nous a réduit chaque mois à 30 jours ce qui ne laisse pas de faire un objet à la plupart, ainsi M. nous vous supplions humblement d'avoir égard à votre humble représentation et de compatir à la grande misère des pauvres infortunés qui en éprouvant les effets de votre bonté redoubleront leurs voeux pour votre conservation (?) etc.

Signé Germain Dupuis, Joseph Richard, Joseph Le Blanc, Pierre Levront et Marin Trahan [pas Alexis Trahan]

Notes

Copie de la lettre écrite à M. Lemoyne par des Acadiens de Morlaix le 23 janvier 1774

Mots-clés

// secours (radineries) ; retard
// dettes
// Morlaix

Numéro de document

000327