Document : 1780-03-21
Références / localisation du document
Damien Rouet, L'insertion des Acadiens dans le Haut Poitou et la formation d'une entité agraire nouvelle, de l'ancien régime au début de la monarchie de juillet (1773-1830) : étude d'histoire rurale, thèse de doctorat (Histoire), Université de Poitiers, 1994. annèxe III // ADV G. 37
Date(s)
1780-03-21
Auteur ou organisme producteur
Bricheteau
Destinataire
abbé de Vieillecazes
Résumé et contenu
Rapport de l'intendant de l'évêque à propos de contestations entre des Acadiens et des habitants du pays. L'intendant donne raison dans les deux cas aux "gens du pays" et il accuse même un Acadien de mauvaise humeur et d'envie de gêner les naturels du pays.
Lettre de Bricheteau à M. abbé de Vieillecazes, intendant de M. L'évêque de Poitiers à l'évêché.
A Chauvigny, le 21 mars 1780.
Monsieur,
Je vous renvoie le plan de 1773 fait à la dilligence de M. le Marquis de Pérusse pour l'établissement de l'Acadie en Archigny que vous m'aviez envoyé pour examiner les contestations qui se sont élevées en cette partie entre les Acadiens et les gens du pays au sujet des brandes qui environnent les habitations des premiers. Je vous envoie aussi un plan de la partie des bois de Thirau dépendant de l'évêché ainsi que d'une partie de l'ancienne forêt d'Archigny qui avoisine une desdites habitations nommée la maison de la fosse du Thirau et le village des huit maisons ne se sont point emparées de d'autres terrains ni en ayant point de délaissé ni négligé en ces cantons qui dépendent de l'évêché. Vous verrez sur ce les explications et remarques qui sont au bas dudit plan.
La lettre G est la petite prise du Sr Paquereau et Antoine Savigny à raison de laquelle le nommé du Cloux maréchal ou autres faisant valoir laditte habitation de la fosse de Thirau s'est plaint comme vous verrez au nota de cet art. Il [l'Acadien] a eu tort de se plaindre, cette partie de terrain ne lui convenant point du tout étant séparée de son habitation par la grande Ligne de l'Acadie ne pouvant avoir d'autre terrein de ce côté n'en ayant point et cette partie étant de si peu de valeur et de si petite contenance étant d'ailleurs traversée par différents chemins comme vous le verrez par le plan d'icelle. C'est sans doute une mauvaise humeur et une envie de gêner les naturels du pays si cet homme s'est plaint à cette occasion.
[Il signale ensuite des erreurs dans le plan, etc.]
Quant à ce qui regarde les Tranchants [peut-être un nom de famille ?] contre lesquels quelqu'un des Acadiens s'est plaint au sujet de certains fossés que les premiers ont fait faire pour diviser leurs anciennes prises d'avec des brandes envoyées (?) par le plaignant, ce dernier [l'Acadien] a eu tort de se plaindre attendu que la baillette desdits Tranchants et leurs déclarations comprennent cette partie de brandes étant limitées par le chemin d'Archigny à Saint-Marc et qui était bien divisée de celle qu'on a entendu donner au gouvernement par un fossé qui a été abattu par le nommé faucon de la justice marié à une acadienne qui a même aussi arraché une borne qui était sur le bout dudit fossé et sur le bord dudit chemin de Saint-Marc, pour raison de quoi il faut assigné à la requête desdits Tranchants par le S. Fradin huissier lorsque vous et moi passâmes dans l'endroit de contestation en nous rendant de Cernan à Archigny, dans lequel temps vous parlates même audit faucon [marié à une acadienne, donc qui a adopté leur parti ?] qui s'excusa le plus qu'il put. Je ne sais si lesdits tranchants lui ont fait signifier la sentence qu'ils ont contre lui obtenue à ce sujet, mais je sais bien qu'il ont commencé à refaire le fossé.
Il y a bien d'autres qui réclament des anciennes prises. Je ne crois pas qu'on puisse les en empêcher.
[suit un paragraphe inintéressant]
Mots-clés
// hostilité
// acadiens vs "gens du pays"
// Poitou
Numéro de document
000355