Document : 1772-07-00a // 1772-09-00 // 1771-07-00

Références / localisation du document

Julien Herpin, "Les Acadiens déportés dans la région malouine", Nova Francia, III, 2 (1927) . # 1113 [1927] // Emile Lauvrière, La Tragédie d?un Peuple. Histoire du peuple acadien de ses origines à nos jours, Paris, Henry Goulet, 1924 (1ère édition : Paris, Brossard, 1922). [1922] // BN, Joly de Fleury 1722 f. 187 // Abbé Lalanne, Histoire de Châtelleraud [sic] et du Châtelleraudais, Châtellerault, 1859. # 1200

Date(s)

1772-07-00a // 1772-09-00 // 1771-07-00

Résumé et contenu

VISITE D'UNE DELEGATION D'ACADIENS A COMPIEGNE et EMPORTEMENT DU ROI ?
voir en priorité la fiche @ 001553 qui est un résumé de cette fiche

note du 28 novembre 2003 : en fait, il y a deux élements qu'il faudrait différencier dans ce texte : le problème de la visite des Acadiens, et l'emportement du Roi [réunion du conseil à Compiègne en juillet ou septembre 1772 - qui semble mieux attestée - et emportement du Roi qui demande leur établissement - ce dernier fait semble attesté par diverses lettres conservées dans les papiers de Murard, selon Martin - mais peut-être aussi ailleurs, comme le laisse sous-entendre Martin].

Version Lalanne :
"[...] En 1772, les familles acadiennes, chassées de leur colonie par les Anglais parce qu'elles n'avaient pas voulu porter les armes contre la France, ancienne patrie de leurs pères, et recueillies par les divers ports du Royaume, dans les années 1757 et 1758, envoyèrent leurs chefs à Compiègne au moment où Louis XV s'y trouvait, pour solliciter l'exécution des promesses qu'on leur avait faites de les mettre en possession de terrains incultes. En cas de refus, ils devaient demander l'agrément de sa Majesté pour accepter les établissements avantageux que leur offraient les Espagnols à la Sierra Morena et les passeports nécessaires pour sortir du royaume. Leur supplique étant parvenue sous les yeux du Roi, celui-ci témoigna, dans son conseil, du mécontentement de ce que ses ministres avaient oublié, pendant si longtemps, la promesse sacrée faite en son nom à ces malheureuses victimes du plus noble patriotisme. Il chargea, séance tenante, M. Bertin, secrétaire d'Etat, de cet établissement et donna l'ordre à l'abbé Terray de pourvoir aux fonds nécessaires à cet effet. M. Bertin, se rappelant que peu d'années avant il avait fait obtenir à Louis Nicolas de Pérusse des Cars des lettres-patentes portant exemption de toute imposition sur les défrichements qu'il avait entrepris sur sa terre de Monthoiron, l'appela dans son cabinet et lui demanda s'il voudrait concéder aux familles acadiennes une partie de ces landes, à titre de rente ou de champart. Le marquis laissa le ministre arbitre de la concession et lui dit qu'il convenait d'envoyer des chefs de famile et quelqu'un de la part du gouvernement pour voir les terrains et choisir ceux qui conviendraient le mieux. [note : renvoi à une lettre de M. le marquis de Pérusse faisant partie des archives de sa maison, sans plus d'indications ; un peu avant, à propos des Allemands dans le Poitou, renvoi à un "mémoire manuscrit entre les mains de M. d'Argenson"] (p. 249-250)

version Herpin :
En juillet 1771, une délégation d'Acadiens qui comprenait plusieurs représentants des déportés Malouins-Servannais, se présente au palais de Compiègne, pour implorer la protection royale [aucune référence]. Louis XV promet aux envoyés d'employer tous les Acadiens qui le voudraient au défrichement du domaine de Montoiron-en-Gatine, dans le Poitou. [?]

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version Lauvrière, p. 188 :
"En juillet 1771, une délégation d'Acadiens se présenta au roi en son palais de Compiègne. Elle rappela les promesses faites en son nom et allait demander, faute de mieux, l'autorisation de passer en Espagne dans la Sierra Morena où l'on faisait des défrichements (autre idée malheureuse), lorsque Louis XV, irrité d'apprendre qu'on n'avait encore rien fait pour ses protégés, enjoignit au Secrétaire d'Etat, M. Berton [sic] [Bertin ?], de s'occuper au plus tôt des Acadiens, et à l'abbé Terray, de prendre au Trésor public les fonds nécessaires à leur établissement.

pas trouvé de référence dans Col. B (à partir de RAPC 1905)

[voir fiche @ 001450]

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version Papuchon [c'est Winzerling qui renvoie à cette référence] :
"Neuf ans après le dernier débarquement, en juillet 1772 [sic], une députation d'un certain nombre de délégués de 600 familles acadiennes, représentant au moins 2,500 personnes, se présenta au Roi, alors à Compiègne, pour lui exposer leurs doléances. Ils avaient pour mission, au cas où les promesses faites ne pourraient être réalisées à brève échéance, de demander l'agrément du Roi pour accepter les établissements avantageux que leur offraient les Espagnols à Sierra Morena et d'obtenir les passeports nécessaires pour sortir du Royaume.
A la lecture de leur supplique, Louis XV témoigna, dans son conseil, tout son mécontentement de ce que les ministres avaient oublié pendant si longtemps la promesse sacrée faite en son nom à ces malheureuses victimes du plus noble patriotisme.
Il enjoignit sur le champ à M. Berton [sic], secrétaire d'Etat chargé l'agriculture [sic], de s'occuper spécialement des Acadiens et ordonna à M. l'abbé Terrey [sic] de pourvoir aux fonds nécessaires. M. Berton se rappela avoir fait obtenir récemment au marquis de Pérusse Descars des lettres patentes exemptant de toutes impositions les défrichements considérables en cours d'éxecution sur la terre de Monthoiron. Il lui manda de venir le trouver et lui proposa de céder aux familles acadiennes une partie de ces terrains incultes à titre de rente et de champart. Le maquis, tout en se montrant disposé à accorder la concession demandée, fit observer judicieusement qu'il convenait d'envoyer sur les lieux les chefs de familles acadiennes et un délégué du Roi pour faire choix du terrain qui leur paraîtrait le plus avantageux. [évidemment, pas de références]

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version Winzerling :

[référence possible : Joly de Fleury "Mémoir on the Acadians, submitted to Louis XVI immediately after his coronation" [mémoire sur les Acadiens présenté au Roi immédiatement après son courronnement] in Commerce et Colonies, 1722, I, f. 187, B.N. Mss]

After the attempt to settle the Acadians in Corsica failed, l'abbé Joseph Marie Terray, secretary of finances, found the Acadians very burdensome. Without work for nine years and living on dole and charity, the Acadians themselves felt that they were a burden, not only to Terray but to themselves as well. Discontentment and disillusionment beset everyone. Tired of the vacillating and neglectful conduct of the French high ministry, their leaders determined on a last attempt to obtain a fulfillment of the promises made to them by Louis XV through the Duke of Nivernois. They decided on a direct appeal to the king himself in order to accept the Spanish offer of settlement at Sierra Morena in Andalusia, "with the secret hope that the king would not think it suitable to let them go" [réf. à Joly de Fleury, Commerce et Colonies, f. 188 - la référence complète se trouve en note ci-dessus et ci-dessous]. They sent a delegation which represented 600 families of 2,500 members. This delegation met Louis XV at Compiègne in July of 1772. They humbly laid before him the circumstances of their wretched condition in France [réf. à Papuchon, la Colonie acadienne]. They begged him, in case he could not help them, to grant them the necessary passports to leave France in order to accept the offer of the Spaniards [réf. à nouveau à Joly de Fleury]. Europe in 1772 was alive to the wonderful success Charles III had achieved in settling thousands of Germans and Swiss in Sierra Morena. The Spaniards had assured the Acadians of excellent advantages." [la version Winzerling est plus longue que cela, cf. fiche suivante sur le même sujet]

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version Martin :p. 91 [c'est Winzerling qui renvoit à cette référence]
"Le ministre de la marine s'émut le premier de cette situation. L'honneur du gouvernement et de la France était en jeu. De Boynes porta l'affaire devant le Conseil qui se tint à Compiègne à la fin de juillet 1772. Le roi qui, paraît-il, croyait les Acadiens installés depuis longtemps en France, se montra fort irrité de l'inertie de son gouvernement à l'égard des malheureuses victimes de nos revers coloniaux. Il exprima à nouveau son désir formel de voir les familles acadiennes "attachées à la glèbe", c'est à dire fondue dans la classe des cultivateurs), ordonna à Bertin de s'occuper sans délai de leur établissement et à l'abbé Terray de pourvoir aux fonds nécessaires à leur subsistance et à leur installation [note de Martin : plusieurs minutes de lettres ou brouillons de mémoires adressés par le marquis de Pérusse aux ministres rapportent l'incident dans les mêmes termes (réf. à Papiers de Murard).]

Notes

// Retrouvé dans Inventaire général des sources documentaires sur les Acadiens avec les notes suivantes : Collection Joly de Fleury. Collection formée au XVIIIe siècle par la famille Joly de Fleury qui, de père en fils, occupa la charge de procureur général au parlement de Paris. Tr : APC . Vol. 1722 : 1742. Pêcheries au Cap-Breton 1783-1784, 1787-1788. Mémoires, lettres et correspondances de Joly de Fleury, baron de Breteuil, de Blossac, d'Escars de Pérusse, et Nanteuil au sujet de l'établissement des familles acadiennes au Poitou. (folios 179-206) ;

Mots-clés

// visite
// notes diverses

Numéro de document

000364