Document : 1763-05-14a

Références / localisation du document

Emile Lauvrière, La Tragédie d?un Peuple. Histoire du peuple acadien de ses origines à nos jours, Paris, Henry Goulet, 1924 (1ère édition : Paris, Brossard, 1922).

Date(s)

1763-05-14a

Auteur ou organisme producteur

Aubry, gouverneur français de Louisiane

Destinataire

ministère ?

Résumé et contenu

lettre du gouverneur français de la Louisiane à propos de l'arrivée des Acadiens.
Arrivée d'Acadiens de Saint-Domingue a été suivie de nombreux autres (300 familles dans le fleuve). Difficulté de placer les Acadiens qui, de plus, apportent la petite vérole. Devoir de les secourir, et espère qu'on ne désapprouvera pas les dépenses faites pour les secourir. Les Acadiens ne sont malheureux que parce qu'ils sont attachés à la patrie et à la religion. Eloges du caractère des Acadiens qui ont toujours eu à coeur le Roi et la religion et ont refusé les offres des Anglais pour rester avec eux.

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Lettre du 14 mai 1763 (sans réf.)

"Lorsque j'ai rendu compte de l'arrivée d'une soixantaine de familles acadiennes venues de Saint-Domingue, je ne croyais pas qu'elles seraient suivies de beaucoup d'autres qui arrivent continuellement et que la Louisiane allait bientôt devenir une Nouvelle-Acadie. J'apprends à l'instant qu'il y en a 300 dans le fleuve, tant hommes que femmes et enfants... Ce n'est plus présentement de centaines que l'on parle, mais de milliers. On dit qu'il y en a au moins 4.000 qui viennent fixer à la Louisiane leur destinée errante depuis 10 ans... Cet évenemment inattendu me jette, aussi bien que M. Foucault, dans le plus grand embarras ; rien n'est prévu pour recevoir et placer une peuplade si considérable, et la circonstance où nous nous trouvons est des plus critiques : jamais la colonie n'a été aussi dépourvue de vivres qu'aujourd'hui... Pour comble de malheur, ils apportent avec eux la petite vérole et vont affliger notre colonie de ce nouveau fléau. Cependant, c'est un devoir dans une occasion pareille de ne pas les abandonner. Quoique nous ayons ordre de suspendre toute dépense jusqu'à l'arrivée des Espagnols, j'ose me flatter que vous ne désapprouverez pas les secours indispensables que nous leur donnerons pour les faire subsister. Je crois que l'humanité et l'honneur de la nation exigent que l'on ait des égards pour ces pauvres gens qui ne sont malheureux que par leur attachement inviolable à la patrie et à la religion... Les Acadiens sont laborieux, braves, religieux, attachés à leur prince et à leur patrie au delà de toute expression. Je les ai connus dans la Nouvelle-Angleterre ; ils n'avaient jamais dans la bouche que le nom de la messe et du Roi et ont toujours refusé les offres les plus avantageuses que les Anglais leur ont faites pour les amener à rester avec eux... Ils renaissent à la Louisiane et y feront des merveilles si on les aide un peu. Ainsi, dans le moment qu'on y pensait le moins, ce pays deviendra florissant." p. 193

Notes

Lauvrière p. 193

Mots-clés

// nation = France
// repartir : Saint-Domingue / Louisiane
// secours
// Louisiane

Numéro de document

000371