Document : 1791-10-24

Références / localisation du document

Général A. Papuchon, "La colonie acadienne du Poitou", Bulletin de la Société des Antiquaires de l?Ouest, (2e trimestre 1908) : pp. 311-67. # 113 // ADV Vienne, Poitiers, Série L 40

Date(s)

1791-10-24

Auteur ou organisme producteur

Acadiens de la colonie d'Archigny

Destinataire

Pleignard, notaire de Châtellerault

Résumé et contenu

Témoignages d'Acadiens du Poitou en 1791 sur la déportation et leur séjour en France. Inexactitudes de leur témoignage (à propos des offres de passer en Andalousie).

Papuchon, p. 322 : "Le 24 octobre 1791 comparurent devant Maître Pleignard et son collègue, notaires du Roi à Châtellerault, 36 Acadiens, chefs de familles habitants ou concessionnaires des maisons et lots de la nouvelle colonie acadienne, sise paroisses d'Archigny, de Cenan, de la Puye et de Saint-Phèle de Maillé, afin de passer une transaction dont il sera parlé plus tard, concernant leurs possessions respectives.
Beaucoup d'entre eux étaient des vieillards de 60 à 80 ans, et leur témoignage revêt une importance d'autant plus grande qu'ils avaient âge d'homme lors de leur départ de l'Acadie, de 1755 à 1763.

Voici la déclaration qu'ils firent :
"Louis XIV fonda, en Acadie, une colonie de cultivateurs français ; son état était très florissant lorsque le malheur des dernières guerres de ce grand roi l'obligea de faire la cession de l'Acadie à l'Angleterre. La colonie, toujours attachée au gouvernement français, n'adopta ce nouveau maître que sous la condition de ne pouvoir être contrainte à porter les armes contre la France.
Le traité fut accepté et d'abord observé ; mais en 1755 le gouvernement anglais ayant, au mépris de sa promesse, commandé dans la colonie une milice de 600 hommes pour marcher contre la France, elle se crut autorisée à résister à cet ordre.
Cette fidélité au traité parut un crime à l'Angleterre. Les Acadiens furent accusés de rébellion et traités en perfides, mais quelques-uns obtinrent la liberté de rester en France.
Une partie y débarqua en 1758, d'autres en 1759 et le reste en 1763. Louis XV les reçut en père plutôt qu'en souverain ; ils furent distribués sur les cotes de Normandie, Aunis, Guyenne et Bretagne ; ils reçurent une solde de subsistance en attendant qu'on pût leur procurer un établissement qui les mît à même de travailler.
Ils se livrèrent d'abord aux travaux en usage dans les ports de mer ; mais, en 1771, une compagnie de cultivateurs espagnols, jaloux de les attirer en Andalousie et d'y porter leur industrie, leur fit des offres qu'ils ne voulurent accepter que du consentement du Roi qui préféra de garder ses sujets fidèles et prit le parti de les établir dans les landes des paroisses d'Archigny, Cenan, La Puye et Maillé, province de Poitou, actuellement département de la Vienne."

Notes

explication du contexte de rédaction de ce texte dans Martin p. 251 : "Les Acadiens partis, il fallut bien néanmoins régler le sort de ce qui subsistait de la colonie. Pour mettre un terme aux contestations qui ne cessaient de s'élever entre voisins, Acadiens ou propriétaires du pays, on termina par où il eût fallu commencer : l'arpentage et le bornage des lots. Un réglement à l'amiable entre les colons, le marquis de Pérusse et l'administration du département de la Vienne, représentant la nation, intervint en 1791, dont acte fut dressé par Me Plaignard, notaire à Châtellerault. Sur la proposition du Marquis de Pérusse, cette transaction amiable fut précédée d'une déclaration par laquelle les Acadiens expliquaient comment ils étaient venus en Poitou et comment ils avaient été mis en possession des terres qu'ils cultivaient.

Mots-clés

// inexactitude du témoignage

Numéro de document

000404