Document : 1763-00-00b // 1792-09-15a
Références / localisation du document
AN, section moderne, F 15 3494 - dossier Charente inférieure
Date(s)
1763-00-00b // 1792-09-15a
Auteur ou organisme producteur
Acadiennes de Louisbourg (Marie Jeanne Drouet, femme Néel + Louise Madeleine sa fille)
Destinataire
département de Charente inférieure
Résumé et contenu
Parcours très intéressant de deux acadiennes. Louisbourg. Rochefort 1757. Saint-Malo aout 1757. Martinique 1763-1776. Charente depuis 1776. Demandent le rétablissement de leur solde.
Pétition très intéressante de deux habitantes de Louisbourg. Elles racontent leur parcours. Mariée à Louisbourg, une fille. Prisonnière à Louisbourg comme tous les autres habitants de l'île royale, conduite à Rochefort en février 1757. Août 1757 rejoint Saint-Malo. Départ pour la Martinique en 1763 (fin du secours de 7 sols). Mort de son mari en Martinique en 1776, elles repassent en France l'année suivant (1777), en Charente. Travaille, mais épuisées, elles réclament les secours. Elles n'ont pas abusé de l'Etat puisqu'elles ont quitté volontairement la France alors qu'elles auraient pu conserver les secours si elles étaient restées. Elles pensent avoir droit aux secours selon la loi [du 25 fév. 1791]. Elles joignent divers certificats en leur faveur.
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15 septembre 1792 : au citoyen ministre de l'intérieur
Les nommées Marie Jeanne Drouet, femme Néel et Louise Madeleine sa fille, anciennes habitantes de Louisbourg, qui ont joui en cette qualité, ainsi que les autres acadiens, d'un traitement de sept sols par jour chacune, à compter du 10 février 1757 jusqu'en 1763, sollicitent le rétablissement de ce secours et pour prouver la légitimité de leur demande, elles vont détailler les raisons qui le leur avaient fait obtenir et celle qui a opéré la cessation de payement.
Le 5 juin 1751, Marie Jeanne Drouet épousa à Louisbourg, Michel Néel, duquel mariage est provenu Marie Jeanne [probablement erreur pour Louise Madeleine], née le 24 janvier 1755. Cette famille ayant été faite prisonnière ainsi que tous les autres habitants à la prise de l'Isle Royale, fut conduite à Rochefort où elle obtint un traitement de sept sols par personne, en raison de leur infortune, dont elle a joui en ce port jusqu'au dernier août 1757, qu'elle partit pour aller s'établir à St Malo ; mais ayant peine à vivre avec un aussi modique traitement et croyant se procurer des moyens de subsistance plus avantageux en passant dans les colonies, ils se sont embarqués pour la Martinique en 1763, époque où le traitement de 7 sols par jour chacun leur a été supprimé.
Le nommé Michel Néel étant mort à la Martinique le 9 avril 1776 et ayant laissé sa femme et sa fille dans la plus grande misère, ces deux infortunés sont repassés en France en 1777 et se sont établis en Charente où elles ont subsisté du travail de leurs mains ; mais la nommée Marie Jeanne Drouet, très âgée et accablée d'infirmités, ne pouvant se procurer, comme par le passé, les moyens de vivre, et sa fille veuve et chargée de deux jeunes enfants ne pouvant par elle même gagner assez pour nourrir ses enfants ; elles réclament le rétablissement de l'ancien traitement dont elles ont joui précédemment et qui n'a cessé de leur être payé, que parce qu'elles ont passés dans les colonies de l'Amérique ; cette cessation de payement milite en leur faveur, en ce qu'elle ont contribué à la décharge de l'État qui les en aurait fait jouir si elles avaient [sic] resté en France ; elles exposent pour prouver la légitimité de leur demande, qu'elles ont droit au bénéfice du décret rendu par l'assemblée nationale relatif aux acadiens, retirés en France et dont l'article deux est entièrement en leur faveur. Et pour se conformer aux dispositions qui sont prescrites par le dit décret, elles supplient Messieurs les officiers de la municipalité de Charente de vouloir bien accueillir favorablement leur mémoire, de l'apostiller et envoyer au directoire du district afin qu'il puisse en vérifier les faits et le faire passer ensuite au Directoire du département qui voudra bien le viser.
Pour prouver la légitimité de leur réclamation, ladite Marie-Jeanne Drouet et Louise Magdeleine sa fille, joignent au présent mémoire, l'extrait de mariage de la femme Néel, celui de Baptême de Louise Magdeleine sa fille, celui mortuaire de Michel Néel son mari, le certificat du commissaire du bureau des revues [?] de Rochefort qui constate la cessation de payement de leur traitement.
Attestations ensuite des commissaires pour dire que la déposition est vraie.
Suivent diverses attestations allant dans le sens du document (extraits des bms, etc?)
Mots-clés
// secours : 7 sols [sic]
// Rochefort
// Saint-Malo
// Martinique
// La Rochelle
// repartir : Martinique
// histoire de vie
Numéro de document
000544