Document : 1764-01-00
Références / localisation du document
ADIV C 5157 // Jean-Marie Fonteneau, Les Acadiens citoyens de l?Atlantique, Rennes, Éditions Ouest France, 2001 (1996). // "mémoire pour l'établissement de 77 familles Acadiennes à BIM", ADIV, C 5157 : Abbé Le Loutre
Date(s)
1764-01-00
Auteur ou organisme producteur
Le Loutre (au nom des Acadiens de BIM)
Destinataire
les commissaires États de Bretagne de la commission des Domaines et Contrôles
Résumé et contenu
Mémoire pour l'établissement de 77 familles Acadiennes à BIM. Hostilité des anciens colons aux Acadiens, mais ils ont tort parce qu'ils vont passer de fermier à afféagiste (propriétaires), selon Le Loutre. Demande de LL et des Acadiens de rester groupés pour éviter que leurs enfants ne se corrompent et éviter d'être "confondus avec les Bellilois"
Résumé de l'inventaire (HBR) :
Mémoire de LL sur l'établissement projeté : les ac. demandent des b?ufs plus forts que ceux qu'on leur offre et en outre une vache pleine et deux brebis aussi pleines ; les Acadiens bâtiront eux-mêmes leurs maisons ce qui procurera une épargne considérable à la province ; ils demandent à être établis les uns auprès des autres "afin d'être en état de s'entraider et de se secourir mutuellement, et particulièrement de crainte que leurs enfants ne se corrompent parmi les autres, _mixti inter gentes_ [ital.] ; au milieu de cette agglomération serait bâtie une chapelle où le missionnaire pourrait les instruire et les confesser ; ils demandent des diminutions sur les redevances qui ne seront pas perçues pendant les trois premières années, et réduites à la moitié pendant les quatrième et cinquième ; ils demandent à être exemptés de la dîme, qui n'a jamais été levée à BI sauf à contribuer au paiement de la pension pour les quatre recteurs ; ils demandent à n'être pas assujettis aux moulins banaux et ils offrent de construire à leurs frais un moulin pour eux, etc. (sans date) -
------------
Mémoire pour l'établissement de 77 familles Acadiennes à BIM
"Les anciens colons qui occupent toute l'île n'en voudraient pas [des Acadiens], parce qu'ils voient qu'ils seront obligés de céder du terrain, mais dans le système formé par les Etats d'afféager toutes les terres de BI, et de ne donner à chaque famille que 20 journaux de terre, on trouvera qu'en plaçant les Acadiens sur BI on ne fera aucun tort aux anciens colons qui n'étaient que de simples fermiers, au lieu qu'ils vont devenir afféagistes" [c'est à dire propriétaires].
Les Acadiens ont toujours demandé en grâce d'être placés ensemble, et de n'être pas dispersés ni séparés les uns des autres, afin d'être, comme ils [ont] toujours vécu, voisins et à proximité l'un de l'autre, pour n'être pas exposés à des discussions ou procès, afin d'être en état de s'entraider et de se secourir mutuellement et particulièrement de crainte que leurs enfants ne se corrompent parmi les autres mixti sunt inter gentes etc.
C'est ce qui a obligé les Acadiens de supplier MM. les commissaires de les placer sur trois paroisses, Locmaria, Bengor et Le Palais, suivant le plan formé par l'inspecteur préférablement à un second plan, fait aussi par l'inspecteur, qui les plaçait dans les quatre paroisses. MM. les commissaires firent réponse qu'on écrirait à l'inspecteur sur les deux plans proposés et qu'il lui serait enjoint de consulter MM. les recteurs.
On pourra peut-être objecter qu'en plaçant les Acadiens sur Belle-île et n'en faisant qu'un village cela ferait tort aux anciens colons qui regardent tout ce terrain comme leur patrimoine mais cette objection disparaitera pour peu qu'on fasse attention aux observations ci contre.
[observation : On a déjà remarqué que les anciens colons ne sont que de simples fermiers et que les Etats ont pris un nouvel arrangement en afféageant toutes les terres de Belle-île et ne concedant à chaque famille que 20 journaux de terre labourable : ainsi de quelque manière qu'on établisse les Acadiens sur Belle-île ce sera toujours une nécessité de déplacer les anciens colons puisqu'il n'y a point de terre labourable qui ne soit affermée par quelqu'un ; mais les Acadiens, bien loin de leur nuire, veulent bien s'engager de travailler pour ceux qui pourraient être déplacés à leurs occasions, soit pour battir leurs maisons ou granges, soit pour cueillir leurs récoltes ou labourer les nouvelles terres qui leurs seront concédées, etc...]. Après ces observations, on ose présumer que les Etats voudront bien accorder cette grâce aux Acadiens d'être placés ensemble et de n'être pas confondus avec les Belleislois !
(...) Avant de finir les Acadiens sollicitent une grâce, c'est de n'être pas sujets aux Moulins
Notes
// Mémoire non daté ; date au pif
// photos 9168.jpg ; vu de visu
// Le mémoire du 1764-02-17 reprend plusieurs points de ce mémoire et en est très proche.
réf. de Fonteneau : C 5157 : Abbé Le Loutre, "mémoire pour l'établissement de 77 familles Acadiennes à BIM", s.d. Archives d'Ille-et-Vilaine ; Date estimée, très approximative.
une copie de ce mémoire, sans date, dans archives générales du Saint-Esprit, photo 4722.jpg
Mots-clés
// hostilité contre les Acadiens
// avantages de l'afféagement pour les colons
// BIM
// RED
// culture
// nouveau(2005-01)
Numéro de document
000054