Document : 1793-09-27

Références / localisation du document

AN, section moderne, F 15 3494 - dossier Charente inférieure

Date(s)

1793-09-27

Auteur ou organisme producteur

Canadienne [Marie-Joseph L'Hermite]

Destinataire

ministre de l'intérieur

Résumé et contenu

Pétition de deux soeurs A/C de la première classe du décret. Se plaint de la lenteur. Jeu sur le patriotisme.
la loi accorde des subsistance aux A/C mais négligence des administrations dans l'application de la loi = détresse pour les A/C. L'exposante s'est rendu à la municipalité de la Rochelle pour se faire inscrire sur les listes comme elle était obligée. La liste a été envoyée au ministère. Mais attente très longue pour la paiement a entraîné de nouvelles réclamations. Abus : certains qui ne touchaient pas de secours en ont touché, et d'autres l'inverse (c'est le cas de la réclamante et de sa soeur. Sa soeur n'a touché que 108 livres / an et elle n'a rien touché parce que célibataire. Elle s'insurge et rappelle son patriotisme : "Les filles doivent elles vivre ou non ? La convention dans son décret n'a point fait de différence parce qu'elle est trop sage pour penser que des filles qui ont leurs biens aux pouvoir des ennemis de l'État [C'est à dire aux mains des Anglais au Canada], doivent mourir de faim, ou au moins languir de misère, après s'être réfugiées dans le sein de la patrie, où elles ont droit de recevoir les secours promis."

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La Rochelle, le 27 septembre 1793, l'an II de la république une et indivisible.

Au Citoyen ministre de l'intérieur, à Paris
Citoyen

Le décret qu'a rendu la convention nationale, en faveur des A/C rentrés en France à l'époque de la cession qu'a fait la France de ces colonies aux anglais est la base sur laquelle ces différents individus fondaient leurs subsistances, et celles de leurs familles indigentes ; mais la négligence que les différentes administrations apportent à remplir les devoirs que la loi leur imposent fait que ces malheureuses victimes croupissent, et languissent en même temps dans la plus affreuse détresse.
En voici la preuve : l'exposante, en vertu de ce décret, s'est présentée (ainsi qu'elle y était obligée) à la municipalité de la Rochelle lieu de sa résidence d'alors, pour être insérée dans l'état qui devait se faire de tous les A/C ; (cela fait) le directoire de district après sa vérification, et son visa, a envoyé cet état au département de la Charente inférieure, de Saitte [Sainte ?] à votre ministère pour y donner la fonction, et ordonner à la trésorerie nationale la délivrance des deniers relatifs à cet objet. Ce qui a été effectué.
Le laps de temps qu'a entraîné après soi (?) cet objet a forcé les personnes intéressées à vous en faire plusieurs réclamations : enfin, le département ayant envoyé des fonds au directoire de cette ville ; et ne voyant point le moment arriver où l'on voulut les payer furent de nouveau forcé de vous adresser de nouvelles plaintes en conséquences ; il faut ordonné de payer de suite les réclamations de leurs droits.
Qu'en est-il arrivé ? (le voici) plusieurs qui n'avaient jamais joui, ont joui, ce sont ceux qui ont été les premiers satisfaits. Plusieurs qui ont joui même dès leur enfance, de trois cent livres de pension, et qui par des voix de personnes mal intentionnées ont été réduits successivement à 12 sols par jours, jusqu'à l'époque que l'État à interrompu leurs secours.
Marie et Marie-Joseph L'Hermite, s?urs se trouvent de ce nombre. Comme étant de la première classe du décret, par lequel il est expressément dit que tous ceux qui ont joui, jouiront eux et leurs familles comme par le passé : il est donc entendu que nous devions jouir du même traitement au contraire, Marie L'Hermite n'a reçu que trois années à raison de six sols par jours ce qui forme au total 384 livres. Et Marie-Joseph L'Hermite n'a rien reçu sous prétexte (à dit le district) de célibataire. Les filles doivent elles vivre ou non ? La convention dans son décret n'a point fait de différence parce qu'elle est trop sage pour penser que des filles qui ont leurs biens aux pouvoir des ennemis de l'État [C'est à dire aux mains des Anglais au Canada], doivent mourir de faim, ou au moins languir de misère, après s'être réfugiées dans le sein de la patrie, où elles ont droit de recevoir les secours promis.

C'est pourquoi, citoyen ministre, que la suppliante prend la liberté de vous adresser sa pétition ainsi que sa quittance des deux derniers trimestres qui lui sont échus, où vous verrez par l'époque de la date la preuve de son avancée, après s'être présenté nombres de fois pour être payé.

Je vous serai, citoyen ministre, très reconnaissante d'après votre examen, me renvoyer cette pièce directement sans laquelle je ne pourrais rien recevoir ; et qu'il vous plaise lui rendre et à sa s?ur, la justice qu'elles ont droit d'attendre de votre équité.

[Marie-Joseph L'Hermite]

Mots-clés

patriotisme

Numéro de document

000556