Document : 1797-07-21
Références / localisation du document
AN, section moderne, F 15 3494 - dossier Finistère
Date(s)
1797-07-21
Auteur ou organisme producteur
Acadiens de Brest
Destinataire
un membre du directoire
Résumé et contenu
Pétition. Les Acadiens sont extrêmement flatteurs (lêches bottes) envers la révolution. Mise en avant de leur patriotisme supposé de façon outrée. Présentation de soi comme "que républicains par inclination", les Français sont des "concitoyens", etc...
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une pétition envoyée par des Acadiens de Brest sous le directoire à un membre du directoire.
pas d'en-tête ; pas de date.
Les citoyens Bessons, âgé de 74 ans, marie Elisabeth Savré âgée de 64 ans?. (suivent une 20aine de noms)?. Tous Acadiens déportés en France par les Anglais pendant l'avant-dernière guerre.
La plus grande satisfaction pour les citoyens généreux qui se trouvent constitués en dignité, est, après la gloire de servir l'État, de pouvoir tendre une main secourable et protectrice à des infortunés que leur haine pour les ennemis de l'État et leur amour pour la France ont déterminé à rentrer dans le sein de cette mère patrie, et accorder un accueil gracieux à leur justes réclamations.
C'est pour obtenir cet avantage, citoyen directeur, que les dits acadiens et acadiennes existant sur la commune de Brest implorent individuellement votre appui pour être préservés de la famine et retirés des horreurs de la misère.
Ces colons après avoir perdu par les malheurs de la guerre des propriétés qui étaient les fruits des travaux de leurs pères et de leur économie ont été reçus affectueusement en France et dans l'heureuse Révolution qui nous a régénéré ils n'ont point été oubliés : les législateurs ont daigné jeter un regard favorable sur leur sort en rendant le décret du 10 septembre 1790 (V.S. [Vieux style]).
Dans les temps de crise que la République vient de souffrir, ces actes de bienfaisance sont tombés dans la confusion générale, les secours nécessaires que l'État donnait à ces colons ont été oubliés, alors l'indigence à assiégé ces vieillards déjà fatigués par leurs peines et leurs travaux, la veuve et l'orphelin sont restés sans protection, le sexe attaché à la vertu a été sans ressource dans la jeunesse et accablé d'infirmité sans un âge avancé.
Ces colons infortunés ne remontent pas aux pertes et aux fatigues qu'ils ont essayés lorsqu'ils ont été arrachés du fond de l'Amérique et traînés dans les fers de l'ennemi d'un bord à autre de l'univers ; ils n'en ont trouvé un dédommagement dans le c?ur [pas sûr] français, ils vous assurent même, citoyen directeur, que républicains par inclination ils ont partagés sans murmures avec leurs concitoyens les plus fâcheux évènements de la Révolution mais en ce moment que des jours plus sereins luisant, que les doux rayons de la constitution restaurent le peuple français, seront-ils les seuls individus que milieu de cette nation triomphante qui ne jouissent point des indemnités qu'on leur a accordé pour les sacrifices considérables qu'ils ont fait pour la mère patrie ? Ne participeront-ils pas aux secours que la générosité du gouvernement prend soin de procurer aux autres colons ? La loi du 10 sept. 1790 (V.S.) de laquelle dépend l'existence des pauvres acadiens déportés par les ennemis de l'État sera-t-elle le seule qui reste sans effet ? On aime à croire que cela ne peut-être. Il est de la gloire d'une grande nation, il est du sublime caractère des français, il est de la loyauté d'un gouvernement de prendre en considération l'état déplorable des colons souffrant qu'une loi a prise sous sa protection spéciale et de leur accorder la continuation des secours qu'ils ont obtenus sans difficulté de l'assemblée constituante. Avec la plus grande confiance dans les sentiments particuliers qui vous distinguent, citoyen directeur, les Acadiens espèrent avec sécurité que vous voudrez bien jeter un coup d'?il favorable et donner des ordres précis pour qu'en conformité de la loi du 10 sept. 1790 (V.S.) les arrérages des secours accordés à chacun d'eux leur soient incessamment soldés par le citoyen Chalon, trésorier à Brest et qu'il continue à payer le courant et les termes avenir à leurs échéances.
Cet acte d'équité ranimera les v?ux que ces infortunés colons font pour les succès de la République, votre prospérité et celle de votre famille.
A Brest, sous les yeux des citoyens administrateurs de la municipalité
Les anciens colons déportés de l'Acadie réclamant individuellement.
Adresse jointe chez la citoyenne Ferey.
L'administration municipale de Brest qui a aussi l'honneur de prier le directoire de prendre en grande considération la réclamation des infortunés colons.
Signatures des administrateurs.
Notes
une copie de la même pétition datée du 3 thermidor an V [21 juillet 1797] dans le même dossier, à la suite [c'est cette date que j'ai prise].
très étrange les Acadiens semblent dans l'ignorance de l'existance de la loi du 25 février 1791
ce n'est pas que cette pétition a été écrite avant le février 1791, puisqu'il est fait mention dans la lettre de (V.S. [vieux style, pour les dates]) - donc postérieure à fév. 1791 - écrite sous le directoire.
Mots-clés
patriotisme // ignorance de la loi du 25 février 1791 // fayotage // concitoyens //
Numéro de document
000562