Document : 1757-09-21
Références / localisation du document
Alfred de Curzon, "Les Acadiens à Liverpool", La Grand' Goule (Poitiers), (1930) : pp. 5-6. # 636 // PRO, Admiralty, Med. in Letters, 122 // CEA A 6 - 1 - 1 // Jean-François Mouhot, "Des « Revenantes » ? A propos des « Lettres fantômes » et de la correspondance entre exilés acadiens (1758-1785)", Acadiensis. Journal of the History of the Atlantic Region - Revue d'Histoire de la région Atlantique, XXXIV, 1 (Automne 2004) : pp. 96-115.
Date(s)
1757-09-21
Auteur ou organisme producteur
Joseph Le Blanc / Leblanc (Acadien de Liverpool)
Destinataire
Charles Le Blanc / Leblanc (son frère) - Acadien à Southampton
Résumé et contenu
Lettre de Joseph Le Blanc de Liverpool à son frère Charles Le Blanc en France, le 21 septembre 1757.
Un acadien de Liverpool annonce la mort de sa femme à son frère [en France] et se désigne comme "Français neutre". Sa femme est morte, elle a reçu les secours d'un agonisant à sa mort, lui est en bonne santé comme ses enfants. Il recommande sa femme et demande de saluer de nombreux amis et parents.
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Liverpool, 21 septembre 1757
A Charles Le Blanc,
Mon cher frère, je vous dis ces deux mots pour vous dire que ma très chère femme a quitté ce monde pour aller l'autre monde. Je vous dirai qu'elle a été malade huit semaines ; elle mort de les tropisque (?). Mais elle a reçu tous les secours qu'un agonisant peut recevoir à sa mort. Pour moi je suis en bon santé aussi bien que mes deux enfants. Je vous prie de prier pour elle et de la recommander à tous nos bons parents et amis. Vous salurez mon oncle Charles Richard aussi bien que sa femme. Vous salurez tante Marguerite Commo [Comeau] et toute sa famille.
Vous salurez Jean Jacques Terriot et son frère Olivier et tous les Français neutres (?) [ce mot sur le manuscrit original est très difficilement lisible, on dirait un espèce de mixe entre Neutre et Neutral en Anglais] en général.
Je suis en pleurant votre serviteur et frère.
Josphe Le Blanc.
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[version orthographe de l'époque, vérifiée à partir de l'original vu au CEA]
A Charles Le Blanc,
Mon cher frère, je vous dis sé Deux mot pour vous dire que ma tres chere femme a quite le monde pour aller à lotre, monde, je vous diré quelles a etes malade 8 semen ; elles mort de les tropisque [sic]. Mais a la resus tous le secours quen nagonisant peut resevoiers a sa mort. Pour moy je suis en bon santé auxsis bien que mes deux enfan. Je vous prit de priyes pour elle est [sic] de la recommendes A tous nos bon paran est a mie. Vous salures mon oncle Charle Richard aussi bien que sa femme. Vous salurié m tante Margrite Commo est tous sa famille.
Vous saluré Jean jaque Terriot est son frère Ollivier a tous les Français nutrele [on lit Nutrle, ou peut-être neutrle] en generale.
Je suis en pleuran votre serviteurs est frère.
Josphe Le Blanc.
note de Curzon : Record Office, Admiralty, Med. in Letters, 122 - Comeau, Le Blanc, deux noms fameux dans les annales acadiennes ! Les Comeau sont d'origine bourguignonne ; plusieurs d'entre eux figurèrent au Parlement de Bourgogne. Je ne sais de quelle province viennent les Le Blanc.
Notes
la lettre dans Curzon est en orthographe originale, non modernisée. Beaucoup de "fautes". Je la laisse telle quelle parce que l'interprétation peut parfois prêter à confusion, mais je mets en dessous une transcription modernisée (d'autant plus que je doute un peu parfois des retranscriptions de Curzon, par exemple Joseph écrit Josphe n'a pas tellement de sens. L'auteur savait probablement écrire son nom. L'interprétation des "S" en fin de mot me semble fausse. Il s'agit plus probablement de "R".
Vu une photocopie de l'original au CEA le 10 novembre 2003.
voir éventuellement les notes complémentaires de "Revenantes. Article Acadiensis Dec.2003.Final.doc"
Mots-clés
// lettre d'acadiens
// acadiensis
// désignation : "Français neutre"
Numéro de document
000623