Document : 1763-08-24a
Références / localisation du document
Gabriel Debien, "Les Acadiens réfugiés aux Petites Antilles (1761-1791)", Société historique acadienne (Cahiers), 15 , 2-3 (juin et septembre 1984) : pp. 57-99. # 68 // AN, Colonies, C 10 C2
Date(s)
1763-08-24a
Auteur ou organisme producteur
Chardon, intendant à Saint-Lucie
Destinataire
SEM Choiseul
Résumé et contenu
Arrivée à Sainte-Lucie de 80 acadiens [de Louisbourg] en provenance de Rochefort. Demandes de consignes. Les Acadiens sont de bons sujets, bon colons.
du Carénage [aujourd'hui Castries], le 24 août 1763. Chardon, intendant au ministre de la marine
"... il est arrivé ici deux navires marchands frêtés pour le compte du Roi et partis de Rochefort qui ont remis dans le magasin du Roi les farines, salaisons et riz dont je joins ici la facture. Ils ont débarqué aussi 80 passagers du nombre des habitants de Louisbourg que Sa Majesté avait entretenus jusqu'ici à Rochefort. M. Choquet, commissaire ordonnateur en ce port [Rochefort ?], m'a envoyé en même temps deux copies de lettres que vous avez écrites à M. [Resis-Embito - Ruis Embito plutôt] intendant de ce port, au mois de décembre dernier pour fixer le traitement que Sa Majesté veut bien leur accorder dans les colonies, mais comme ces lettres ne m'ont été adresssées, monseigneur, je vous serai obligé de m'honorer d'ordres particuliers à cet égard. En attendant, je leur fais donner la ration ainsi qu'aux autres passagers qui sont venus précédemment dans cette île [note : plusieurs centaines d'ouvriers parisiens]. J'en ai seulement envoyé une partie au Gros-Islet qui est l'endroit où il était le plus facile de les loger et de les distribuer. J'y ai fait un petit magasin de vivres pour leur usage et je n'ai pu m'y dispenser d'y établir un garde magasin particulier, d'autant que le nombre des ouvriers que j'y avais déjà envoyés et que le Carénage ne pouvait plus contenir, joint à ces derniers, forme un objet de plus de 200 et qu'il fallait absolument quelqu'un de sûr qui pût administrer les vivres que le roi veut bien leur accorder, mais j'aurai soin que cet article coûte très peu au Roi et je me propose de me donner, pour antant qu'il n'y aura des ouvriers repassés au Gros Islet, que 4 ou 500 francs argent de France au garde magasin et deux rations...
Je ne dois pas vous laisser ignorer que tous les ouvriers de Louisbourg sont de très bon sujets, très disposés à cultiver la terre, prêts à faire tout ce qu'on leur commande et qui d'ailleurs ayant tous une famille nombreuse, seront de très bons colons et en cela ils sont bien au-dessus des ouvriers qui avaient été emmenés de Paris, qui, lorsqu'ils ont vu qu'on voulait les faire travailler, se sont échappés furtivement et ont passé chez les Anglais à Saint-Vincent ou à la Grenade.
Notes
p. 89
Mots-clés
// repartir : Saint-Lucie
// perception : acadiens = bons sujets, bons colons
// culture : travailleurs, motivés
Numéro de document
000825