Document : 1773-10-15a
Références / localisation du document
BM Bordeaux, MS 1480, f°490-491// f° 258-259 //
Date(s)
1773-10-15a
Auteur ou organisme producteur
Lemoyne
Destinataire
Blossac
Résumé et contenu
Lemoyne à Blossac, 15 octobre 1773. Recommandation de Berbudeau et d'un mystérieux canadien
Récit de la vie de Berbudeau, bon sujet. Lemoyne n'a pas trouvé d'Acadien pour tenir le compte et la correspondance de l'établissement, mais il recommande un Canadien dont il ne dit pas le nom mais qui connaît bien les Acadiens.
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J'ai l'honneur de vous proposer pour l'établissement de familles acadiennes en Poitou le S. Berbudeau ancien chirurgien major de la marine à l'Ile Royale et qui a aussi servi en cette qualité à l'île Saint-Jean où il avait commencé un établissement lorsque les anglais en chassèrent les Français, circonstances qui le fit rappeler à Louisbourg. C'est un bon sujet et connaissant bien le tempérament de ce peuple. Il a mérité la plus grande confiance de familles autant dans l'île royale que de l'Acadie qui ont résidé à la Rochelle. Il a 300 L. de pension du Roi, il ne demande rien qu'un établissement complet pour lui et sa famille ; il fera valoir la terre qui lui sera donnée, à ses frais après qu'elle lui aura été remise ainsi qu'elle est promise aux autres acadiens. Je pense que se serait une fort bonne acquisition ; il a quelque droits aux bienfaits que le Roi répand, puisqu'il peut se dire habitant chassé de l'Ile Saint-Jean, il ne s'agirait que de les étendre en sa faveur en lui donnant une concession entière lui et sa femme et ses enfants, an nombre de 4.
Je penserai qu'au lieu de 2 vaches promises, il pourrait ne lui être donné qu'une, et remplacer la seconde par un cheval pour lui faciliter son transport chez les malades.
Si vous approuvez M., cette idée, je vous prie de me le marquer. Je lui ferai part de vos intentions. C'est lui qui m'a engagé à le proposer. Je le fais avec plaisir parce que réellement, c'est un bon sujet et très honnête homme et pourrait être très utile.... [sans doute coupure ?]
M. Pérusse m'a demandé de lui découvrir un Acadien intelligent qui fut en état de tenir le compte et la correspondance de l'établissement. Je n'ai point trouvé d'acadiens, mais un homme qui a passé toute sa jeunesse au Canada, il a été employé dans les bureaux de la marine et aussi dehors à la suite des troupes pendant la guerre : il a servi dans le bureau et aux entrepôts de familles allemandes que nous avions à Saint-Jean-d'Angély, en sorte qu'il est fort au fait des détails qui ont rapport à l'économie. Il a été réformé quoique très bon sujet, parce qu'il fallait diminuer le nombre de commis, et qu'il était un des derniers admis. Il est très intelligent et remplirait parfaitement les vues de M. de Pérusse. Qu'il fut traité comme Acadien, mais plus avantageusement d'un demi établissement pour lui tenir lieu d'appointements, il s'en contenterait. J'ai lieu de le croire très fidèle. Les certificats qu'il m'a apporté des ingénieurs des Ponts et Chaussées sous les ordres desquels il a travaillé depuis sa réforme, font lois de son intelligence et de sa probité. Je lui ai promis de le proposer, mais je n'ai point voulu entrer avec lui en proposition sur le traitement qu'il pouvait espérer. Je me guiderai sur votre avis, il est certain que pour un détail aussi minutieux, il faut un homme au fait et il l'est, ayant comme j'ai eu l'honneur de vous le dire, travaillé longtemps au dépôt des familles allemandes que nous avons à Saint-Jean D'Angély.
Notes
Rouet p. 409 ; Source : Ms 1480, n° 208 ; CEA Moncton F 1060. ; vérification faite, la transcription est correcte, sauf une petite coupure de phrase
ancienne fiche @ 000298, supprimée.
Mots-clés
// Poitou
Numéro de document
000073