Document : 1763-01-03

Références / localisation du document

MAE, Correspondance Politique, Angleterre, Vol. 449, f°24

Date(s)

1763-01-03

Auteur ou organisme producteur

Nivernais // Nivernois

Destinataire

M. le duc de Praslin

Résumé et contenu

Choiseul à Nivernois. Il ne faut pas autoriser la religion catholiques dans les îles cédées aux Anglais pour forcer l'émigration qui permettra le peuplement des colonies méridionnales. Il approuve la conduite de Nivernois au sujet des Acadiens prisonniers à Liverpool.

A Versailles, le 3 janvier 1763

M. le duc de Nivernais
1ère lettre n° 39

J'ai reçu, M. le Duc, depuis le départ de mon courrier, votre lettre du 23 décembre n° 65 [cf. fiche @ 875 - autorisation de la religion dans quelques îles des Antilles] qui m'est arrivée par la poste et celle du 24 n° 66 [@ 876 - rapport avec les Acadiens de Liverpool] qui était dans le paquet de Madame le Duchesse de Nivernais dont M. Stanley était chargé.

[...]

L'observation de M. Deshayes sur la clause prétendue omise à l'égard des trois îles neutres cedées à l'Angleterre tombe absolument à faux.
1° Parce que nus n'avons aucun titre sur ces îles et que le petit nombre de Français qui s'y est établi ne pouvait être autorisé par le Roi qui n'avait point de droit sur ces îles. Sa Majesté ne pouvait stipuler la même chose [clause, barré] qu'en faveur de pays dont il avait la possession reconnue et légitime, et l'Angleterre aurait avec raison rejetté cette stipulation.
2° Il est de notre intérêt que les Français établis dans ces îles aillent peupler nos autres colonies ainsi il aurait été contre notre intérêt de stipuler en leur faveur la liberté de religion.
3° Le nombre est si petit de Français établis dans ces îles qu'il ne vaut pas la peine d'en faire un article dans un traité, et que leur émigration se fera tout simplement et sans qu'on s'en mêle.

J'ai demandé des éclaircissements au Bureau des colonies sur les îles Saint-Martin et Barthelemy dont vous a encore parlé M. Deshayes, en attendant je pense comme vous qu'il ne faut point faire mention de ces deux iles dans le traité définitif, et qu'il faut nous en tenir quant à présent au parti du silence qui est meilleur quand on n'est pas sûr de faire décider les affaires à notre avantage.

La constance des Acadiens prisonniers à Liverpool mérite assûrément les bontés et la protection du Roi, et vous avez pris, M., un parti très sage pour soutenir leur courage et leur donner quelques consolation en attendant qu'ils obtiennent leur liberté. Cette époque n'est pas éloignée et pour lors on leur donnera toutes les facilités possibles pour aller former de nouveaux établissements dans nos colonies et le ministère chargé de cette partie se propose de leur procurer le passage libre et gratis avec la subsistance pour se rendre dans celles qui leur conviendra le mieux et quand ils y seront arrivés on leur donnera des secours pour vivre et pour cultiver les terrains qui leur seront assignés.

Notes

voir en parallèle la lettre de Nivernais @ 875 ; signalé par Marmette : Choiseul à Nivernois. Entre autres choses, il approuve la conduite de Nivernois au sujet des Acadiens prisonniers à Liverpool (10 1/2 p.), f° 24. ; brouillon

Mots-clés

// religion
// UK

Numéro de document

000902