Document : 1763-03-11b
Références / localisation du document
AN, Colonies, B 117 // RAPC 1905 vol. 1 : pp. 336 // ANC, microfilm C 15665, transcriptions
Date(s)
1763-03-11b
Auteur ou organisme producteur
SEM Choiseul
Destinataire
Nivernais
Résumé et contenu
Il faut engager les Acadiens en Angleterre à passer en France - vues du Roi pour une nouvelle colonie, mais s'ils restent en France pas de problème - gens précieux - île de Bouin : pas de problèmes.
1763, 11 mars : Le président du conseil de marine à M. le duc de Nivernais : Espère qu'il ne négligera rien de ce qui peut contribuer à rassembler les Acadiens qui se trouvent distribués dans les villes de Liverpool, Southampton, Pénryn et Bristol et raffermir leurs sentiments d'attachement à la France. L'avantage qu'il procurera à l'Etat, en les engageant à passer en France, sera d'autant plus agréable au roi qu'il a des vues sur eux pour une nouvelle colonie, mais, même s'ils préféraient se fixer en France le roi n'en recevra pas moins avec plaisir des gens aussi précieux. Il se prêtera volontiers à lui laisser la liberté d'en établir sur l'île de Bouin qui lui appartient. Seront secourus de la même manière que ceux qui sont déjà en France. Folio 83, 1 1/2 page.
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A M. le duc de Nivernais, à Versailles le 11 mars 1763
Je réponds, Monsieur le duc, au mémoire que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser concernant les acadiens qui se trouvent distribués dans les villes de Liverpool, Southampton, Penryn et Bristol. Je vois bien qu'il ne vous échappe rien de tout ce qui peut contribuer à rassembler ces familles et a les affermir dans les sentiments d'attachement pour la France et de la fidélité qu'ils doivent au Roi. L'avantage que vous procurerez à l'Etat en les engageant à passer dans le Royaume est d'autant plus agréable à sa Majesté qu'elle a depuis longtemps des vues sur elles pour une nouvelle colonie dans le cas où elles voudront répondre à ses intentions, mais quand bien même elles se détermineraient à rester dans le Royaume, cette peuplade est trop précieuse pour ne pas la recevoir avec plaisir, et sa majesté se prêtera très volontiers à vous laisser la liberté de placer sur l'île de Bouin qui vous appartient ceux qui voudront s'y établir.
En attendant qu'il soit pris des arrangements ultérieurs sur les autres propositions que vous faites pour la distribution de ces familles, sa majesté désire que vous leur fassiez savoir qu'elle les fera recevoir dans ses Etats et qu'il leur sera accordé du jour de leur entrée en France savoir 6 sous par jour à chaque homme et à chaque femme de tout âge, et 4 s par jour à chaque enfant au dessous de 7 ans, le tout pendant les deux premières années de leur résidence en France et on continuera la même paye à tous les enfants et aux vieillards qui seront hors d'état de travailler, le tout pendant l'espace de 4 ans. Lorsqu'ils y seront arrivés, on prendre des mesures pour leur procurer des terres, soit dans les colonies, s'ils se déterminent à y passer, soit en France s'ils y veulent rester, et en particulier on ne gênera point assurément leur inclination si elle se porte sur l'île de Bouin mais alors ce sera à vous à pourvoir à leur subsistance de la manière qui vous paraitra la plus convenable pour eux et pour vos intérêts relativement aux moyens que vous pourrez avoir de les y employer.
J'ai l'honneur, etc...
Mots-clés
// repartir : nouvelle colonie (Guyane)
// RED
// allégeance
// précieux habitants
// Bouin
// UK
// populationnisme
Numéro de document
000946