Document : 1764-02-27a

Références / localisation du document

ANC, MG6 C3 [microfilm 12881] // Archives du port de Cherbourg (minute des lettres adressées par le commissaire des classes à Cherbourg, Defrancy, du 1er mars 1763 au 2 avril 1768), f° 79v.-93

Date(s)

1764-02-27a

Auteur ou organisme producteur

De la Rue de Francy, commissaire des classes à Cherbourg

Destinataire

Mistral (?)

Résumé et contenu

de Francy exerce une pression continue pour déterminer les Acadiens à passer à Cayenne. Un certain nombre finit par se décider, moitié de bon gré, moitié par peur de perdre la paye du Roi. Ils préfèrent SPM. D'autres personnes veulent se joindre à eux (notamment un jeune homme qui prétend vouloir se marier avec une acadienne). Enfin, Francy préconise de partir directement de Cherbourg plûtot que du Havre.

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1763-30 décembre au 27 février 1764

Projet du ministre de peupler Cayenne. Defrancy réunit les Acadiens et les sermonne afin de leur faire préférer les avantages de Cayenne. Moitié de bon gré, moitié par force, 75 acceptent, puis se ravisent: Les femmes surtout éprouvent beaucoup de répugnance pour cette colonie à cause du climat et préfèrent Miquelon. Finalement la réthorique du commissaire en amène 183 à donner leurs noms.

1764- 27 février :
"J'ai assemblé samedi dernier comme j'avais eu l'honneur de vous en prévenir tous les Acadiens qui sont ici à force de les prêcher je suis venu à bout d'en déterminer 121 à passer à Cayenne tant de bonne volonté que par la crainte de perdre les bienfaits du roi.
Deux autres familles dont les chefs sont actuellement au Havre levés pour charpentier, savoir JB Rasicot (?), cinq personnes et Charles Aché, 4, suivront disent elles le sort qu'ils choisiront. Si vous voulez vous donner la peine de leur faire demander leurs intentions, ayez aussi celle de leur dire de demander à leurs familles le parti qu'ils prennent afin que ceux ci s'arrangent en conséquence. Un jeune homme de 15 à 16 ans des environs d'ici sans père ni mère ni feu ni lieu demande à passer aussi à Cayenne et pour cela il s'est mis avec une famille. Un autre jeune homme d'ici qui a dessein dit-il de se marier à une acadienne demande aussi à passer à Cayenne, si vous y consentez je ferai porter ceux ci avec les autres ainsi que quelques autres s'ils s'en présentait. Tant qu'à présent cela fait en tout le nombre de 125 personnes sur lesquels vous pouvez compter pour la fabrication des vivres et de tout ce qui est nécessaire pour leur passage ainsi que vous me le demandez par votre lettre du 22 de ce mois ; mais monsieur vous me prescrivez de faire partir ces personnes tout de suite pour le Havre et de leur payer tout ce qui leur est dû et la conduite, j'ai déjà eu l'honneur de vous observer par ma dernière que je n'ai point présentement assez de fonds pour cela et les longs arrangements de M. de Vaudésir [trésorier des colonies] après pour me faire passer les 11688 l. qu'il a ordre d'envoyer en ce port, je vous prie donc de vouloir bien y suppléer en écrivant au ministre. J'ai de mon côté crit à ce trésorier de prendre d'autres arrangements pour me faire remettre cette somme incessament ; je vais aussi en écrire directement à Mr. le duc de Choiseul en lui adressant la proposition d'un armateur de ce port qui demande à passer ces 123 personnes directement d'ici à Cayenne, voici copie de cette proposition. Cet embarquement étant aussi aisé à faire en ce port que partout ailleurs ainsi que l'approvisionnement des vivres nécessaires le y gagnerait le passage d'ici au Havre et celui du Havre à Rochefort et en outre une plus prompte expédition de ses volontés, ce qui je pense doit entrer pour quelque chose en considération pour le prix des 80 livres par personne.

Mots-clés

// coercition
// repartir : Cayenne (obligés) ; préfèrent SPM
// Cherbourg

Numéro de document

001027