Document : 1764-03-16a
Références / localisation du document
ANC, MG6 C3 [microfilm 12881, Deuxième registre, p. 1] // Archives du port de Cherbourg (minute des lettres adressées par le commissaire des classes à Cherbourg, Defrancy, du 1er mars 1763 au 2 avril 1768
Date(s)
1764-03-16a
Auteur ou organisme producteur
De la Rue de Francy, commissaire des classes à Cherbourg
Destinataire
SEM Choiseul
Résumé et contenu
16 mars 1764. Lettre concernant la famille d'Entremont qui veut absolument passer aux Iles SPM pour y retrouver leur famille et dont le climat leur convient mieux que Cayenne.
Choiseul a envoyé une dépêche le 9 mars : il n'est plus question de faire passer des Acadiens à SPM. Francy sollicite quand même pour les d'Entremont, etc..., nobles dès 1627. Ils ont envoyé l'année dernière à Choiseul un des leurs "pour vous demander l'agrément de passer aux îles SPM, ce que vous voulûtes bien leur accorder alors".
Redemandent la même faveur. Mêmes raisons +
1. le fait que leurs familles, auparavant dispersées, sont maintenant rassemblées dans ces îles, et ont commencé des petits établissements qui pourront les aider au début et "réunis tous dans un même lieu ils en supporteront plus patiemment la continuation de leurs peines qu'ils trouveront toutefois moins grandes partagées entre eux".
2. Climat (ils ne sont pas faits pour Cayenne et ne sont pas habitués à travailler de leurs mains).
Francy ajoute son commentaire en disant qu'ils sont vieux et impropres pour Cayenne. S'il leur accorde leur passage il ne restera plus d'acadiens à Cherbourg. Détails ensuite sur les embarquements à faire.
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Quoique par votre dépêche du 9 de ce mois vous me marquez qu'il n'est plus question de faire passer des Acadiens aux îles SPM, je ne peux me refuser aux sollicitations d'une famille illustre par la naissance et par les services que eux et leurs ancêtres ont toujours rendus dans l'Acadie de vous faire leurs représentations sur cette décision. Ce sont les D'Antremont, les Landry et leurs alliés descendants de St. Etienne de la Tour, de Menoux de Charnisay d'Aulnay, le Borgne de Belle Isle, chevalier des ordres du Roi et successivement ses gouverneurs et lieutenant généraux dans la dite province de l'Acadie et autres parties du Canada, et encore des Sieurs Depont, de Rivières, et De Mius d'Antremont qui datent dès avant 1627 des titres de seigneurie, baronnies et autres honorifiques, possédant de très gros biens dans tous ces cantons suivant des extraits des titres en bonne forme qu'ils m'ont fait voir, et que disent-ils, ils ont eu l'honneur de vous faire présenter l'année passée, lorqu'ils envoyèrent un des leurs pour vous demander l'agrément de passer aux îles SPM, ce que vous voulutes bien leur accorder alors ;
Réduits ici dans une misère d'autant plus digne de votre compassion qu'elle est plus différente que celle des autres Acadiens de l'état où ils ont précédemment vécu, ils vous supplient de leur accorder la même faveur que vous leur avez laissé espérer depuis un an, aux raisons qu'ils vous en ont déjà allégué ils ajoutent que les restes de leurs familles qui lors de l'invasion des Anglais dans leurs pays s'étaient réfugiés ça et là sont actuellement rassemblés dans ces îles, qu'ils ont déjà commencé à y former de petits établissements dont ceux ci pourraient tirer quelques secours jusqu'à ce qu'ils en aient formé eux mêmes, que réunis tous dans un même lieu ils en supporteront plus patiemment la continuation de leurs peines qu'ils trouveront toutes fois moins grandes partagées entre eux et dans un climat plus analogue à celui dans lequel ils sont nés, que leurs tempéraments ne sont point faits aux chaleurs excessives de Cayenne, qu'ils ne pourraient subsister que par un travail pénible de leurs mains auquel ils n'ont jamais été accoutumés ; j'ajouterai, M., si vous voulez me le permettre, qu'ils seraient très impropres pour cette nouvelle colonie, qu'ils sont presque tous âgés et très infirmes en bien plus grand nombre de femmes veuves, filles et enfants que d'hommes en état de travailler ; j'en ai envoyé le 5 de ce mois une liste particulière M. Mistral qui sans doute vous l'aura fait passer pour avoir votre décision sur leur sort ; si vous leur accordez la faveur qu'ils vous demandent, ils pourront passer dans le navire du Sieur Lesage aux conditions que j'ai eu l'honneur de vous proposer de sa part par ma lettre du 27 janvier dernier si vous me faites savoir vos intentions assez tôt et si vous me faites passer les fonds nécessaires, par cet arrangement et les odres que vous avez donné pour faire passer les autres à Cayenne le Roi se trouvera tout d'un coup déchargé de la dépense de la subsistance de tous ceux qui résident en ce port. Je suivrai les ordres que vous me donnerez en conséquence de ce que j'ai l'honneur de vous représenter au sujet de ces nobles.
D'un autre côté j'ai commencé les achats de volailles et bestiaux à embarquer dans le navire du sieur lessage pour ces mêmes îles SPM, ainsi que j'ai eu l'h. de vous en prévenir par ma lettre du 14 de ce mois.
Mots-clés
// repartir : SPM vs Cayenne
// RED
// culture : climat
// Cherbourg
Numéro de document
001031