Document : 1764-07-06

Références / localisation du document

ANC, MG6 C3 [microfilm 12881, deuxième registre, p. 8] // Archives du port de Cherbourg (minute des lettres adressées par le commissaire des classes à Cherbourg, Defrancy, du 1er mars 1763 au 2 avril 1768) - Deuxième registre // 4 P 2 / 2* / f° 26 [réf. donnée par Eckendorff]

Date(s)

1764-07-06

Auteur ou organisme producteur

De la Rue de Francy, commissaire des classes à Cherbourg

Destinataire

Mistral, commissaire général de marine, ordonnateur au Havre

Résumé et contenu

Il n'y a pas eu de nouveaux acadiens qui ont accepté de passer à Cayenne. Les femmes ne le veulent pas. Fin du délai, fin de la solde. La suite concerne la réclamation d'un Acadien qui demande le paiement des arrérages de solde.

6 juillet 1764, à Mistral

J'avais eu l'honneur de vous prévenir que je croyais que l'exemple déterminerait encore quelques acadiens à passer à Cayenne. Les hommes y paraissaient très disposés mais les femmes ne le veulent absolument pas, je leur avais donné pour dernier délai à prendre leur dernière résolution le dernier jour de juin ce jour les maris sont venus me dire qu'ils ne pouvaient y déterminer leurs femmes, en sorte qu'il ne sera plus absolument question de ceux là ni pour passer à Cayenne ni sur mes états de subsistance.

Un autre Acadien, nommé Jean Thériot, fils d'un laboureur de ce pays là qui est en service chez Monsieur Deslandes m'est venu demander son rappel depuis le mois de janvier 1759 jusqu'à présent. Il me raconte qu'il débarqua ici le 29 novembre 1758 avec deux frères, un bon négociant de cette ville touché de l'état les reçu tous trois chez lui et les garda jusqu'à ce qu'ils fussent entièrement rétablis de la misère qu'ils venaient de souffrir, pendant ce temps ils ont été exactement payés de leur bénéfice par jour, lorsqu'ils se trouvèrent en santé et en état de travailler, l'aîné nommé Honoré en janvier 1759 fut joindre quelques parents à Saint-Malo où il fut employé pour ses bes. [besoins ?], le 3e nommé Joseph resta encore ici à travailler à la journée jusqu'en décembre de la même année qu'il fut joindre son frère à Saint-Malo et y fut aussi employé pour ses 6 sols par jour, le 2e nommé Jean et celui dont il est question ici quitta aussi la maison de son bienfaiteur aussitôt que sa santé le lui permit le 21 janvier 1759 et pour ajouter quelque chose aux six sols du Roi il se mit en condition chez ce Mr Lalande à St Lo, il fut payé par Mr. Caulend de tout ce qui lui était dû jusqu'à ce dit jour 21 janvier 1759. Comme il n'y a ici aucun registres, états ni matricule d'Acadiens du temps de ce com. [?] je ne sais ceci que sur le rapport de ce Jean Thériot et l'attestation des honnêtes gens qui avaient retiré ces trois frères de leur misère, il assure n'avoir rien reçu depuis ce temps, je ne le trouve point en effet sur le premier état de monsieur Dehayes qui est du mois d'octobre 1759 ni sur aucun des suivants. Ce jeune homme ayant appris que les autres acadiens qui se sont absentés de Cherbourg et dont la paye avait été supprimée pendant ce temps ont été rappelés du consentement du ministre, m'est venu demander la même faveur que je ne lui accorderai cependant que lorsque vous m'aurez donné vos ordres en conséquence.

Mots-clés

// gender
// repartir : Cayenne
// secours
// Cherbourg
// travail
// RED
// charité

Numéro de document

001038