Document : 1766-12-19a
Références / localisation du document
ANC, MG6 C3 [microfilm 12881, troisième registre, p. 3] // Archives du port de Cherbourg (minute des lettres adressées par le commissaire des classes à Cherbourg, Defrancy, du 1er mars 1763 au 2 avril 1768) // 4 P 2 / 3* f° 67 [référence de Guillaume Eckendorff]
Date(s)
1766-12-19a
Auteur ou organisme producteur
De la Rue de Francy, commissaire des classes à Cherbourg
Destinataire
Guillot
Résumé et contenu
Les d'Entremont ont eu vent d'une lettre arrivée à Saint-Malo parlant succession possible en Acadie...
19 décembre 1766
Je saisis toujours avec autant de plaisir que d'empressement les occasions de me rapeler à votre souvenir. La misère d'une très illustre famille m'en fournit une. Il s'est répandu ici que vous avez reçu une lettre d'Angleterre par laquelle on vous demande des informations sur la famille, les descendants et héritiers des sieurs de la Tour de l'Acadie pour une sucession vacante dans ce pays ; j'ai ici beaucoup de personnes de cette famille, entre autres Madame Marie Joseph d'Entremont veuve Landry, fille de Messire Abraham De Mius d'Entremont, Ecuyer, Baron de Pabamcour [Pobomcoup] et des Quatres Sables [Cap Sable] et de Marguerite de St-Etienne de la Tour Vice Roi et commandant de Port Royal et de toute l'Acadie. Ces personnes, chassées par les malheurs de la dernière guerre des grandes possessions dont elles jouissaient dans ces pays là plutôt que de reconnaître la domination anglaise, ont été jettées ici par des paquebots anglais il y a environ 7 ou 8 ans. La commisération du Roi leur a fait donner depuis ce temps 6 sols par jour de subsistance comme à ceux qui sont dans votre département ; quelle différence de leur état passé à celui ci ! Aussi le sentent elles bien vivement ; je ne puis moi même n'en être pas touché, si le bruit de cette lettre avoit quelque fondement, il ranimerait un peu les faibles espérances qu'ils ont de voir diminuer leurs misères ; ils réclament ma recommandation auprès de vous pour en avoir les éclaircissements postiifs sur cette lettre et sur cette succession et les instructions nécessaires pour les recueillir. Je ne doute pas que vos sentiments de commisération pour le triste état de cette ancienne noblesse jointe à ma prière ne vous déterminent à faire pour eux tout ce qui sera possible et je vous aurai obligation si l'intérêt que j'y prends vous y porte.
Mots-clés
// Cherbourg
// Saint-Malo SM
Numéro de document
001047