Document : 1766-12-19b
Références / localisation du document
ANC, MG6 C3 [microfilm 12881, troisième registre, p. 3-4] // Archives du port de Cherbourg (minute des lettres adressées par le commissaire des classes à Cherbourg, Defrancy, du 1er mars 1763 au 2 avril 1768) // 4 P 2 / 3* f° 71 [référence de Guillaume Eckendorff]
Date(s)
1766-12-19b
Auteur ou organisme producteur
De la Rue de Francy, commissaire des classes à Cherbourg
Destinataire
Mistral, commissaire général de marine, ordonnateur au Havre
Résumé et contenu
A bien reçu les consignes concernant les secours (REDUCTION DES SECOURS). Il recommande le sort des familles Bellefontaine, etc... qui lui font pitié.
19 décembre 1766. A Mistral
J'ai reçu les lettres que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire les 9, 10, et 13 de ce mois.
Joint à la première, la réponse de M. le duc de Praslin aux éclaircissements que vous lui aviez demandés touchant le nouveau traitement qui doit être fait aux familles acadiennes et canadiennes qui habitent le département de Normandie. Je me conformerai exactement aux ordres que contient cette dépêche et aux instructions que vous me donnez en conséquence, c'est à dire qu'à compter du premier janvier prochain je ne leur passerai plus que 5 sols par jour à ceux de 10 ans et au dessus avec un sol de logement aux pères, mères, veufs, veuves, qui auront ou n'auront point d'enfants, et aux garçons et filles qui n'ayant plus ni père ni mère tiennent leur ménage, est il entendu par là que plusieurs frères ou soeurs demeurant ensemble auront chacun leur sol par jour de logement ou ce sol ne doit il être accordé qu'à un d'eux, ainsi que garçons ou filles qui demeuraient ayant ménage et par conséquent ce sol ? [sic, phrase difficile à comprendre]
Je mettrai à l'hôpital tous les malades qui demanderont à y aller pendant lequel temps je ne leur passerai rien du tout, je me suis entendu avec les administrateurs pour leur tenir toujours un certain nombre de lits prêts ; j'y mettrai aussi ceux des grabataires qui demanderont à y aller, et pour m'assurer plus positivement de l'état réel de ceux ci, j'ai prié M. de la Ville Médecin de cet hôpital et de la ville qui passer pour le meilleur et le plus judicieux que nous ayons ici, de les revisiter très exactement et de m'en certifier par écrit leur situation.
Quant aux nobles, quelque augmentation que ce réglement ajoute à la dureté de leur misère, je les traiterai comme les autres, ainsi que je l'ai toujours fait ; ils n'avaient point encore obtenu le même traitement qui a été fait ci devant à ceux de Rochefort, c'est à dire des pensions fixes quioiqu'ils l'eussent demandé au ministre comme j'ai eu l'honneur de vous en informer dans le temps. Cette diminution les réduit à un état bien plus triste et bien plus misérable que tous les autres, ne pouvant pour la plupart par leur grand âge, par leurs infirmités réelles et par leur sexe, rien faire absolument pour ajouter à cette modique subsistance et par l'humiliation de se voir confondus avec tous les autres qui ont été leurs vasseaux ou leurs domestiques : aussi n'ai-je point balancé à leur dire que vous consentez qu'ils adressent au ministre tels mémoires ou placets qu'ils jugeront à propos pour en obtenir un meilleur traitement. Je crois qu'ils ne tarderont pas à le faire.
Le bonhomme Bellefontaine ci devant major des troupes du Canada et sa femme tous deux très âgés et infirmes me font une égale pitié, quoiqu'ils n'aient point à citer une naissance aussi illustre que les d'Entremont, il ne mérite pas moins par ses services et par ceux de sa famille, par les traitements des ennemis et par les pertes qu'il a faites, un sort aussi doux que les nobles, je lui ai aussi dit qu'il pouvait présenter un placet au ministre.
Mots-clés
// secours
// Cherbourg
Numéro de document
001048