Document : 1773-09-06d
Références / localisation du document
ANC, MG6 A15, série C [microfilm F 849] // AD Calvados [Caen], C 1019
Date(s)
1773-09-06d
Auteur ou organisme producteur
Destouches [secrétaire du CG]
Destinataire
Fontette, intendant à Caen
Résumé et contenu
A propos des familles Bellefontaine et d'Entremont. Veut bien présenter et soutenir les revendications de ces deux familles devant le C.G., mais voudrait avoir une idée de ce qu'il peut faire en leur faveur (le CG cherche avant tout à ne pas accroitre les dépenses). Ne croit pas que les doublements de solde soient une bonne solution. Il faudrait plutôt chercher à réhausser leur considération (= les flatter, mais sans que cela coûte trop cher).
Paris, le 6 septembre 1773
Vos sollicitations en faveur de Joseph Bellefontaine et de Charles d'Entremont partent d'un zèle trop louable pour que je ne sois pas empressé d'intéresser M. le C.G. à leur sort d'autant plus malheureux qu'outre leur naissance distinguée, après avoir rempli les places les plus honorables dans leur île [sic] ils se retrouvent aujourd'hui exposés à la plus grande misère, et réduits dans l'état le plus vil. Vous avez vu, Monsieur, par la lettre du ministre ses dispositions favorables. Mais vous connaissez l'économie de son administration et son éloignement pour tout ce qui peut augmenter les charges de l'Etat. Avant de lui faire un rapport plus détaillé des infortunes de ces deux familles et des droits qu'elles ont pour prétendre à ses bontés, je désirerais être à portée de lui indiquer quelques moyens d'effectuer en leur faveur la bienveillance que vous sollicitez. Vous savez, M. , que cette tournure est la plus favorable pour réussir.
Les doublements de solde ne me paraitrait point capable de remplir entièrement vos vues ; en effet, même dans la supposition qu'il put fournir à leur subsistance physique, ces ac. militaires ont sa[ns] doute d'autres besoins dont la privation ne leur est pas moins sensible. Ils ont joui d'une considération et de prérogatives qui aggravent leur humiliation actuelle. Permettez donc, Monsieur, que j'aie l'h. de vous engager à faire choix de moyens qui réunissent à la subsistance de ces familles la considération düe à des gens de cette distinction. Je prévois que la chose n'est pas sans difficulté mais je ne doute pas que votre zèle ordinaire ne vous engage à prendre tous les soins nécessaires pour y parvenir.
J'ai l'honneur d'être avec un respect infini,
votre très humble et très obéissant serviteur.
Des Touches.
[en dessous, d'une autre écriture : il y a longtemps que je pense comme vous, M. , sur ces deux familles d'Acadiens et je vous [aide ?] avec plaisir provoquer [?] le C.G à des distributions en leur faveur ; mais il s'agit d'un mode qui puisse leur donner outre du pain au moins tant soit peu de considération. Je vous propose donc de chercher dans votre généralité et dans les moyens qui peuvent être les plus à votre portée qui serait le plus propre à remplir votre bonne oeuvre ; je voudrais pouvoir vous indiquer quelque chose, mais à défaut d'invention, vous me trouverez disposé à seconder chaudement vos vues bienfaisantes. Je vous prie d'agréer etc...
Mots-clés
// Acadie = île (méconnaissance)
// distinction
// Cherbourg
// secours
Numéro de document
001091