Document : 1774-05-08a
Références / localisation du document
ANC, MG6 A15, série C [microfilm F 849] // AD Calvados [Caen], C 1019
Date(s)
1774-05-08a
Auteur ou organisme producteur
Terray
Destinataire
intendant de Caen (Fontette)
Résumé et contenu
A oublié de le prévenir que parmi les 68 acadiens, 3 sont en fait des Français autrefois établis à l'île Royale, expulsés avec les naturels du pays, maintenant à Grandville. Souhaite qu'on leur continue leur paye en raison de leur grand âge etc... Attend toujours des nouvelles du départ des Acadiens pour le Poitou.
Versailles, le 8 mai 1774
[...]
J'ai toujours obmis de vous prévenir que dans le nombre des 68 individus désignés sous le nom de "gens de métiers restant dans leur séjour actuel" [ce passage souligné], il n'y en a que 65 à Cherbourg. Les trois autres sont des Français autrefois établis à l'île Royale, et qui après en avoir été expulsés avec les naturels du pays, se sont réfugiés à Grandville. Ils se nomment Jean Phelipot âgé de 83 ans, Ghuilaine Bazin âgée de 59 et Marie Phelipot leur fille âgée de 16 ans et actuellement infirme. Ces particuliers n'ayant été payés de leur solde que jusqu'au 1er juillet 1773, suivant le certificat ci joint du Sieur Bonault commissaire de la Marine au département de Grandiville, je vous prie de la leur faire payer depuis cette époque et la leur continuer comme aux Acadiens jusqu'à la fin de l'année 1774.
Je vous préviendrai aussi que le nommé Phelipot à deux autres enfants mais je n'ai point jugé à propos de les faire jouir de la même grâce, parce qu'ils peuvent facilement trouver dans leur travail les moyens de subsister et que cette famille n'étant pas véritablement acadienne, c'est par égard pour la vieillesse et l'infirmité des trois autres que je vous ai indiquée, que je me suis prêté à leur continuer jusqu'au 1er janvier 1775 la solde qui leur avait été précedemment payée par la marine.
Quoique vous ne m'ayez pas encore informé du départ des Acadiens qui devaient se rendre en Poitou dans le mois dernier, je ne doute point que vous n'ayez pris les mesures nécessaires pour l'exécution des dispositions dont je vous ai fait part et qu'en conséquence ces Acadiens ne soient actuellement transportés à la Rochelle.
Terray
Notes
effectivement, cette solde leur est bien continuée comme en attestent divers documents du carton C 1020 (ex. une lettre du 14 janvier 1776 ).
Allusion à cette lettre dans un document ultérieur : 1778-01-12
"Par une lettre du 8 mai de l'année 1774 [1774-05-08], M. le C.G. autorisa à faire payer la solde à une famille française [trois habitants de l'île Royale, barré] qui avait été s'établir à l'île Royale et qui après la prise de cette île par les Anglais était venue se réfugier à Grandville.
Cette famille était composée du père, âgé de 83 ans, de sa mère, âgée de 59 et d'une fille âgée de 16 (?). M. le Contrôleur [?] fit connaître que cette famille n'étant point acadienne il ne lui accordait la solde qu'en considération de la vieillesse et de l'infirmité des personnes qui la comprenait. En conséquence il n'y fit point participer deux garçons de la même famille, qu'il jugea être en état de pourvoir à leur établissement."
Mots-clés
// perception
// désignation : naturels du pays
// Acadiens vs Français
// Grandville
// Cherbourg
Numéro de document
001095