Document : 1775-12-26
Références / localisation du document
ANC, MG6 A15, série C [microfilm F 849] // AD Calvados [Caen], C 1020
Date(s)
1775-12-26
Auteur ou organisme producteur
intendant de Caen [Esmangard ou Esmangart]
Destinataire
Turgot, contrôleur général
Résumé et contenu
Réponse aux deux lettres (cf. fiches précédentes) de Turgot qui demande des éclaircissements sur les Acadiens.
Il commence par parler des familles acadiennes de son département : elles sont toutes à Cherbourg, sauf une famille française qui était en Acadie et que Terray a inclu dans le rôle des Acadiens. Parle des différences avec l'état de Lemoyne : quelques personnes en plus ou en moins ; à signaler, deux morts et quatre naissances ; ne sait pas où les fonds étaient pris pour payer les Acadiens mais semble être sur la caisse commune.
Les Acadiens de son département ont reçu des secours jusqu'au 31 décembre 1774. Il reste un excédent. Il demande à Turgot la somme complémentaire pour pouvoir continuer les secours [comme Turgot semble l'avoir prévu]. Il espère pouvoir continuer la solde de 12 sous pour les familles d'Entremont et Bellefontaine.
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[début de la lettre : explique qu'il répond aux lettres du 1775-04-25 et du 1775-06-30 ; il ne s'excuse pas pour le retard, peut-être parce que c'est un nouveau intendant un peu débordé ?]
Les familles originaires d'Acadie qui résident dans mon département sont toutes fixées à Cherbourg ; mais M. l'abbé Terray a jugé à propos de mettre dans la même classe une famille française composée de trois personnes établies dans cette colonie lorsque les Anglais s'en sont emparés et qui est repassée en France avec les autres colons. Le motif de son retour et le dénuement dans lequel elle se trouve encore sont ce me semble des titres suffisants pour lui mériter les secours du gouvernement. Elle a fixé sa résidence à Grandville.
J'ai l'h. M. de vous adresser un état n° 11 qui contient le dénombrement tant des familles acadiennes de la résidence de Cherbourg, que de la famille française établie à Grandville. Celle-ci n'est point comprise dans le recensement général fait par M. Lemoine.
Cet état fait mention de quatre individus dont il n'est point parlé dans le double de la revue de M. le Moyne qui est dans mes bureaux, mais ils sont portés dans l'extrait qu'il en a remis à mon subdélégué à Valognes. Ces quatre individus sont dénommés dans un état particulier n°2 qui accompagne ma lettre ; j'y joins également un autre état, n°3 de trois particuliers portés dans le revue de M. Lemoyne et qui ne se sont point trouvés à Cherbourg à l'époque du nouveau dénombrement fait par mon subdélégué. Je dois encore vous observer qu'il est mort deux Acadiens en 1774 et qu'il est né quatre enfants pendant la même année. [...]
M. l'abbé Terray, dans ses lettres à M. de Fontette ne lui a point marqué, M., sur quels fonds il avait assigné la solde des Acadiens mais je vois par la copie de celle qu'il accorde le 6 septembre 1773 à M. Le Prestre de Meubourg, receveur général des finances de la généralité de Caen, que le remboursement des sommes que ce receveur a du payer sur ceux de M. de Fontette devait lui être fait sur la caisse commune.
Tous les Acadiens de ma généralité ainsi que les 3 personnes de la famille française résidente à Grandville n'ont reçu leur solde que jusque et non compris le 1er janvier 1775. Le secours devait cesser à cette époque. Il reste ou doit rester aux mains du Receveur général une somme de 1966 l. 20 s. sur les fonds faits par M. l'abbé Terray et 57 l. entre les mains de mon subdélégué à Valognes. Ces sommes réunies forment un total de 2023 l. et en le déduisant de la somme de 6816 l. à laquelle monte la solde de l'année 1775 [...] il ne vous restera plus qu'un fonds de 4792 l. à ordonner. C'est un soin bien digne de la bonté de votre coeur que celui que vous prenez de veiller à la conservation de citoyens qui ont tout sacrifié à l'amour de leur patrie, qui ne trouvent que dans les travaux les plus pénibles les moyens de subsister et qui dans l'extrême misère où ils se trouvent réduits donnent sans cesse l'exemple de la conduite [de toutes les vertus (?) saintes (?) et chrétiennes, barré] la plus régulière aux habitants du lieu où ils se sont réfugiés.
[il suggère ensuite à Turgot de prendre les fonds sur "les fonds libres de la capitation de ma généralité ; puis parle des deux familles d'Entremont et Landry, "remarquables, l'une pour l'ancienneté de sa noblesse et de la distinction dont elle a joui en Acadie, l'autre par les grades qu'elle a occupé dans l'ordre militaire ; demande la continuation de la distribution de 12 sols pour ces personnes]
Notes
Ceci est un brouillon qui comporte quelques ratures ;
Allusion à cette lettre dans un document ultérieur : 1778-01-12
"Pour tous les Acadiens, la solde devait cesser à la fin de 1774, mais Monsieur l'intendant par une lettre du 26 décembre 1775 [1775-12-26] proposa de la faire payer sur les fonds de la capitation en cas que le Roi ne put pas y appliquer d'autres fonds. Il demanda en outre d'être autorisé à faire toucher aux familles d'Entremont et de B. un traitement extraordinaire [...]
Mots-clés
// désignation : acadien vs Français
// secours
// Cherbourg
// Grandville (une famille française qui touche des secours comme les Acadiens)
Numéro de document
001103