Document : 1778-02-18 // 1777-02-18
Références / localisation du document
ANC, MG6 A15, série C [microfilm F 849] // AD Calvados [Caen], C 1021
Date(s)
1778-02-18 // 1777-02-18
Auteur ou organisme producteur
Intendant de Caen
Destinataire
Necker
Résumé et contenu
Envoi de divers états d'Acadiens, d'originaires français ayant séjourné en Acadie, etc... Nombreux détails. A la fin, l'intendant précise qu'il aimerait qu'on lui donne un fonds pour secourir les Acadiens. Il a pour l'instant payé sur les fonds libres de la capitation mais cela lui devient de plus en plus difficile et il n'est pas normal qu'il y ait des différences suivant les départements.
--------------------
Paris, ce 18 février 1777 [1778]
Monsieur,
J'ai l'h. de vos envoyer neuf états justicifactifs du paiement fait aux familles acadiennes retirées dans ma généralité, de la solde et des secours extraordinaires qui leur ont été accordés pendant l'année 1776.
Ces différents états montent à la somme de 8371 l., savoir :
Solde des Acadiens retirés à Cherbourg [...]
secours extraordinaires accordés aux familles d'Entremont et Bellefontaine [...]
solde de la famille Philippot retirée à Grandville. [...]
J'ai l'h. de vous envoyer aussi l'état des personnes qui composaient les différentes familles acadiennes et françaises qui après la prise de l'Acadie sont repassées en France et se sont fixées dans ma généralité.
La première division de cet état depuis le numero 1er jusque et compris le numéro 19 comprend les familles purement acadiennes qui se sont fixées à Cherbourg et auxquelles il a été payé une solde de six sols par jour pour chaque personne jusqu'au 31 décembre 1776. Les familles numéro 1 à 2 sont celles à qui il a été accordé un traitement extraordinaire de 12 s. par jour pour chaque personne indépendamment de la solde, soit à cause du grand âge et des infirmités des personnes dont elles sont composées qu'en considération du rang distingué qu'elles ont tenu en Acadie. Je dois vous observer, M., que plusieurs personnes qui forment les familles de cette division sont annoncées comme être d'origine française : ceci provient de ce qu'elles sont nées depuis que leurs parents sont passés en France"
La seconde division comprend la famille n° 20 du nommé Philippot, [originaire de, barré] français d'origine, mais qui est né à l'île Royale et qui s'est retiré à Grandville après la prise de l'Acadie. Il a été payé jusqu'au 31 décembre 1776 une solde de 6 s par jour aux trois premières personnes de cette famille, mais Françoise Philippot, née en France, n'a jamais rien touché. Je remarque en comparant l'âge de cette jeune fille avec celui de ses auteurs que sa mère a du lui donner le jour à l'âge de 58 ans et qu'alors son père en avait 70.
La troisième division, composée des numéros 21, 22, 23 et 24 comprend quatre familles qui sont repassées en France après l'évenement qui y a ramené les autres et qui sont fixées à Cherbourg . Quelques personnes de ces familles sont nées à l'Ile Royale ; le plus grand nombre sont nés en France, soit avant soit après la prise de l'Acadie. Le gouvernement leur a fait payer une solde de six sous par jour sur les fonds du département de la marine, jusqu'au premier avril 1773, soit avant soit depuis la prise de l'Acadie. Le gouvernement leur a fait toucher une solde de six sous par jour sur les fonds du département de la marine, jusqu'au 1er avril 1773, mais depuis cette date il ne leur a été rien payé.
Ces familles sont vraiment dans le besoin : elles réclament aujourd'hui les secours de l'administration ce que j'ai l'h., M, de metre sous vos yeux une requête qu'elles viennent de me présenter dans cet objet.
La quatrième division comprend trois familles n° 25, 26, et 27 qui sont originaires françaises et qui se sont fixées à Grandville après la prise de l'Acadie : ells sont dans le même cas que les familles de la troisième division, et ont comme elles touché à Cherbourg sur le fonds du département de la marine, une solde qui a cessé au 1er avril 1773.
La cinquième et dernière division comprend trois familles également fixées à Grandville mais à qui il n'a jamais été payé aucune solde.
M. Taboureau, M. m'annonça dans une lettre du 29 décembre 1776 qu'il allait s'occuper des moyens de pourvoir au paiement du traitement accordé par le Roi aux Acadiens retirés en France. L'humanité semble exiger que l'administration prenne un parti à cet égard. J'espère que l'intérêt qu'inspire ces infortunés les [.. ill.] et que vous voudrez bien me procurer sous peu les fonds nécessaires pour payer aux Acadiens de ma généralité leur solde de l'année 1777. J'ai pris les fonds qui ont permis au paiement de cette même solde pendant les années 1775 et 1776 sur le fonds libre de la capitation, mais cette charge est trop pesante pour que ma généralité puisse la supporter plus longtemps. D'ailleurs il ne doit y avoir qu'une seule regle pour toute le royaume et mon département ne saurait former un cas d'exception, [ill. ]
Je suis, etc...
Notes
La date est pratiquement certainement 18 février 1778 comme en témoigne la lettre de Necker du 1778-03-01 qui dit : "j'ai bien reçu votre lettre du 18 du mois passé" (comprenant en outre 9 états annoncés dans cette lettre"
Mots-clés
// originaire français
// statut
// nationalité
// Grandville
// Cherbourg
// secours : pris sur la capitation, demande à ce que cela cesse + inégalité
Numéro de document
001129