Document : 1778-01-01b
Références / localisation du document
ANC, MG6 A15, série C [microfilm F 849] // AD Calvados [Caen], C 1021
Date(s)
1778-01-01b
Auteur ou organisme producteur
Intendant de Caen
Résumé et contenu
Etat des familles acadiennes retirées à Cherbourg - l'un fait état d'un procès à propos de l'honneur de la femme; très intéressant; à retrouver
tableau avec de nombreux noms et des remarques en face des noms.
n°1 : Charles Mius d'Entremont, sa femme et sa fille ; observation : il est noble, etc... (topo habituel) ; "il serait à désirer que le gouvernement accordat une pension en forme de dot à la fille d'Entremont pour faire son établissement ayant perdu tous ses biens à la prise de l'Acadie.
n°2 : Pierre d'Entremont, écuyer, et sa femme, observation : "issus de la même famille dont on vient de parler est sorti sans biens de l'Acadie ; sont aujourd'hui infirmes et réduits à la paie de 6s ; ils n'en ont pu pénétrer la cause et c'est l'amour de leur religion et de leur roi qui les a plongés dans l'état déplorable où ils vivent. Ils sollicitent la paix de 18s accordée à leurs parents."
n° 3 : (famille de) Dlle Marie Josephe Moulaizon, veuve de Joseph Mius d'Entremont, écuyer : observation : "la veuve de Joseph Mius d'Entremont fort âgée et son fils ainé infirme ayant perdu tous leurs biens en Acadie, sont aussi descendus de la même origine que ceux ci dessus nommés ; elle fait naviguer ses enfants pour fournir à sa subsistance, mais l'interruption actuelle du commerce leur ôte cette ressource. Cette veuve et fils infortuné réduits à la paie de 6 sols sans en savoir la raison gémissent dans la misère et souffrent de n'avoir point moyen de s'habiller après avoir abandonné leurs biens pour rester fidèles au Roi ; ils sollicitent de sa bonté la paie de 18s comme elle est accordée à leur parent. La pauvreté de cette veuve la mise hors d'état de donner à ses enfants une éducation conforme à leur naissance.
les suivants qui sont tous alliés à la famille d'Entremont réclament tous les 18s au lieu des 6 sols qu'ils touchent ; ils disent tous ne pas savoir pourquoi et réclament davantage de secours ; ils répétent tous qu'ils ont quitté pour la religion et le roi...
plusieurs enfants ont comme précision : "allant aux écoles" [sic] ; plusieurs font état de l'interruption du commerce pour dire qu'ils ont très peu de revenus ;
Famille n° 18 (Bernard Arismandi, né à Bayonne, navigateur dans la marine marchande ; sa femme, Marie SOC, âgée de 38 ans est née (en 1740 donc) à Louisbourg) ; ils ont quatre enfants vivants
"la paie de cette famille malheureuse a été supprimée à l'occasion d'un procès où la réputation de la femme Arismandi était compromise et auquel le Sr de Francy commissaire de la marine pris parti contre elle. Cette femme a soutenu ce procès avec fermeté : elle en est venue [?] à son honneur, mais il lui en a couté beaucoup d'argent qu'on lui a prêté après avoir vendu ses hardes. Elle est réduite à coucher sur la paille avec ses enfants, elle manque souvent de pain, elle doit à ceux qui lui ont loué sa chambre, à ceux qui lui ont fourni du pain, des soulliers, des habillements ; elle n'en peut plus trouver à crédit faute d'avoir la paie du Roi.
Cette femme infortunée qui est nièce de l'ancien lieutenant criminel et du trésorier du Roi à Louisbourg mérite les bontées et les secours du gouvernement ; elle ne peut subsister ni payer son pain, sans la paie de sa majesté
Notes
Ecrit aux Archives départementales de la Manche (St Lô) le 16 février 2005. Réponse le 17 mars 2005. M'envoient une copie de l'article de Guillaume Eckendorff. Et : "Je vous précise par ailleurs que nous ne conservons pas de sources judiciaires concernant les Acadiens". Signé : le directeur : Gilles DESIRE DIT GOSSET
Mots-clés
// procès
// Cherbourg
// Saint-Lo
Numéro de document
001130