Document : 1784-03-26b

Références / localisation du document

ANC, MG6 A15, série C [microfilm F 849] // AD Calvados [Caen], C 1022

Date(s)

1784-03-26b

Auteur ou organisme producteur

intendant de Caen [Feydeau de Bron]

Destinataire

M. le C.G. (Calonne)

Résumé et contenu

Nouvel intendant, changement de ton : il estime que ce n'est pas à la province, via les fonds de la capitation, de payer pour les Acadiens ; c'est le gouvernement qui a fixé ceux ci, c'est à lui de payer. Lui envoie finalement la liste des Acadiens à Cherbourg.

Caen, le 26 mars 1784

J'ai l'h. de vous renvoyer la requête qui vous a été adressée par le sieur Mius d'Entremont et leurs alliés acadiens retirés à Cherbourg, à l'effet de solliciter le paiement de la solde qui leur a été promise par le gouvernement et dont ils ont un besoin indispensable pour subsister.
[cette malheureuse famille parait mériter des égards particuliers]
Il est de tout justice que le gouvernement remplisse les promesses qui leur ont été faites lorsqu'ils se sont réfugiés en France. Il parait que ceux qui sont retirés en Bretagne n'ont point cessé d'être payés de leur solde, cette différence de traitement ajoute encore aux peines et à la misère de ceux de Cherbourg.
Les fonds libres de la capitation de mon département sont à peine suffisants pour subvenir à leurs charges ordinaires et aux objets de dépense et d'utilité publique qui se présentent tous les jours. Ils seraient fort grevés de la dépense dont il s'agit et d'ailleurs ces fonds levés sur les habitants de mon département et en grande partie sur les taillables ne doivent -ils pas n'être qu'employés qu'à des objets qui leur soient avantageux ou qui viennent à leur décharge ? Or celui dont il s'agit n'est point de cette espèce. C'est le gouvernement qui a fixé à Cherbourg les Acadiens dont il s'agit, c'est le gouvernement qui leur a promis une solde, la généralité de Caen n'a aucune sorte d'intérêt à ces arrangements et ce n'est pas à elle à faire les frais de cette solde.
Mon prédécesseur n'avait proposé de prendre sur les fonds libres de la capitation les secours qui étaient indispensables aux sieurs d'Entremont que parce qu'il fallait leur donner du pain et que les dépenses de la guerre absorbaient tous les fonds du trésor royal, mais il n'en est plus de même aujourd'hui ; et la paie paraît devoir ramener l'ordre [légitime].

J'ai l'h. de vous renvoyer cy joint, M., un état non seulement de la famille des S. M. E., mais encore de tous les acadiens résidant [?] à Cherbourg. Vous y trouverez des renseignements sur leur âge, leur état de santé, et leurs occupations. Leur sort et particulièrement celui de la famille d'Entremont ne peut manquer de vous intéresser. Vous trouverez probablement dans traces des promesses qui leur ont été faites, il est digne de vous, M. , de leur en faire obtenir l'accomplissement. Je vous prie de vouloir bien ne pas perdre ces choses de vue car les besoins des suppliants sont bien urgents.

Je suis, etc...

Mots-clés

// secours
// distinction (Bretagne vs. Cherbourg)
// Cherbourg

Numéro de document

001169