Document : 1784-05-01
Références / localisation du document
ANC, MG6 A15, série C [microfilm F 849] // AD Calvados [Caen], C 1022
Date(s)
1784-05-01
Auteur ou organisme producteur
Garentot maire de Cherbourg (ou subdélégué ?)
Destinataire
intendant de Caen
Résumé et contenu
Paiement des Acadiens à Cherbourg. Intéressant.
Selon son enquête, n'ont rien touché depuis 1777 sauf Mius d'Entremont. On peut distribuer tous les fonds d'un coup, il n'y a pas à craindre de dissipation (gens mûrs). Jalousie de la part des Acadiens qui n'ont pas été payés : ils disent qu'ailleurs il n'est pas fait de distinction de nobles et roturiers. Par ailleurs, il y a des injustices flagrantes : ainsi, une famille à l'aise reçoit des secours alors que la soeur de l'épouse ne reçoit rien alors qu'elle est marié avec un pauvre homme et a six enfants à charge. Un d'Entremont marié avec une personne de la ville (mariage mixte) qui précise qu'elle souhaite qu'on lui règle les arrérages de sa solde.
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A remis les ordonnances de paiement aux Acadiens [paiement pour l'année 1783]. A parlé aux Acadiens et au subdélégué : les Acadiens n'ont rien touché depuis 1777 sauf Charles Mius d'Entremont qui ont reçu 18 mois de paye à raison de 6 sols / j. / personne.
Il reste donc à payer cinq années : "quant au paiement de ces arrérages de solde, je connais tous ceux à qui ils sont accordés et me suis d'ailleurs informé de leur conduite ; je ne crois nul danger à les leur laisser toucher tout d'un coup. Ce sont tous gens d'âge, gens solides et gens que le malheur et l'infortune ont on ne peut pas plus mûris, et de la part desquels il n'y a point à craindre de dissipation ; cependant si vous aimez mieux les leur faire distribuer à différentes époques, je veux bien me charger si vous le jugez à propos, et de l'argent et de la distribution.
Les ordonnances que vous m'avez envoyées ont excité bien de la jalousie, tous les acadiens qui n'ont rien reçu crient. Ils disent que dans tous les lieux où il y en a de répandus ils sont tous payés sans distinction de nobles et de roturiers. Mais voici surtout une chose qui m'a frappé : Magdeleine d'Entremont, qui se porte bien, et est femme de Jean Granger, Matelot, lequel se porte bien aussi, et navigue tous les jours, a reçu une ordonnance de paiement, et Marie d'Entremont sa soeur qui n'est pas d'une bonne santé et est femme de Jean Baptiste Galerne, qui est malade depuis longtemps qui a six enfants et qui est pauvre et doit beaucoup a été oubliée.
Une Marie Simon, originaire de cette ville, qui y a épousé un Philippe d'Entremont, qui est mort le 24 mars 1783, après une maladie de 21 mois qui a beaucoup coûté a été oubliée aussi. Cette femme réclamerait du moins les arrérages de la paie qui étaient dûs à son mari lorsqu'il est mort ; cela paraîtrait assez juste ; aussi tous les Acadiens disent qu'on a de tout temps laissé aux familles les arrérages de la paye de ceux qui venaient à mourir.
Mots-clés
// secours : pas de distinction noble - roturier selon les Acadiens
// jalousie
// dispenses (pas de dispense ici, mais des infos sur Jean-Baptiste Galerne et sa femme)
// mariages
// Cherbourg
Numéro de document
001190