Document : 1784-02-19 // 1784-02-21

Références / localisation du document

RAPC 1905-II p. 227 // ANC, MG1-C11D8 ou MG1 - 18 C11D8 (microfilm des originaux F 175, volume 8, f° 320 - 321 [dernier document du registre C11D8]

Date(s)

1784-02-19 // 1784-02-21

Auteur ou organisme producteur

Acadiens de Saint-Malo

Destinataire

Charles-Eugène-Gabriel de La Croix, marquis de Castries secrétaire d'Etat de la marine

Résumé et contenu

Pétition des Acadiens de Saint-Malo ; veulent aller à Boston ; 19 février 1784 à de Castries. Nation / regroupement.

Acadiens veulent décharger l'Etat. Se présentent comme "nation" attachée au Roi. Il semble que le gouvernement leur ait fait plusieurs offres d'aller au choix en Louisiane, Mississippi, Floride, ou "une contrée du continent de Boston". Acadiens veulent aller à Boston. La raison qu'ils invoquent est que cela leur permettrait d'être réuni à leur famille à Boston et de remettre leurs enfants et neveux qui ont été placés dans des familles américaines dans le droit chemin.

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Monseigneur -

Les Acadiens établis dans le département de l'évêché de SM en Bretagne vous représentent très humblement qu'animés du désir de décharger l'Etat de la solde que le Roi a bien voulu leur accorder, et en se consacrant aux travaux que chacun d'eux peut embrasser, ils désirent avec ardeur qu'ils soient fixés pour toujours sous l'hémisphère qui leur a été proposé par le gouvernement.
L'attachement et la fidélité que cette nation a dans tous les temps témoigné pour son souverain lui a mérité cette preuve d'estime qu'elle a été mise à choix sur le Louisiane, le Mississippi, la Floride espagnole, ou une contrée du continent de Boston pour y couler le reste de leurs jours.
D'une voix unanime et d'un commun accord, les Acadiens se sont décidés pour Boston. Ils acceptent avec la plus vive reconnaissance la proposition qui leur est faite d'y aller demeurer, voilà ce qui forme aujourd'hui l'objet de leurs voeux, ils ont tout lieu d'attendre qu'ils seront exaucés.
Un autre motif leur fait désirer d'être transporté à Boston. Les Anglais s'étant rendus les maitres de l'Acadie, tous les Acadiens furent dispersés et exposés à la fureur de l'ennemi de la France. Ceux à qui la faiblesse de l'âge ne permit pas de s'y dérober restèrent aux mains de leurs vainqueurs et par eux emmenés à Boston où ils ont été élevés et instruits suivant les rites de la secte anglaise.
Quel sujet éternel de reconnaissance pour les suppliants de se voir rendus à leurs enfants, réunis à leurs neveux ! Les familles incertaines de leur sort béniraient à jamais la main bienfaisante qui leur aurait procuré cet avantage : la fermeté et l'attachement dont ils ont toujours donné des marques pour leur religion, le libre exercice qu'ils en feraient sous les yeux de leurs alliés, de leurs descendants, et de leurs compatriotes, rappelleraient ceux-ci du sein de l'erreur et les détermineraient infailliblement à l'abandonner pour l'embrasser et suivre la foi de leurs ayeux. Protegez donc, Monseigneur, les pauvres et malheureux Acadiens, appuyez, s'il vous plaît, de votre protection et de vos bons offices leur juste réclamation et ils redoubleront leurs voeux pour la précieuse conservation de votre grandeur.

Présenté par les députés des Acadiens du département de SM, ce 19 février 1784.

Notes

aussi retranscrite en partie dans Lauvrière, p. 254
Gaudet indique 21 février en en-tête ; il a peut-être fait une erreur. Sur l'original, la date du 21 n'existe pas.

Cette pétition ne figure pas à Brest dans la correspondance avec le commissaire de la marine.

Mots-clés

// nation
// dispersion = punition
// RED
// ADAN (auto-désignation des Acadiens comme nation)
// repartir : Boston
// religion
// SM

Numéro de document

001209