Document : 1758-11-01d // 1759-05-26
Références / localisation du document
ANC MG6 - C2 (transcriptions, Microfilm C 4619) // Archives du Port de Saint-Servan, C 8, Liasse 7 (C 8 / 7)
Date(s)
1758-11-01d // 1759-05-26
Résumé et contenu
Premiers bâteaux arrivant à Saint-Malo ; conditions de vie + logement chez l'habitant + notes de Gilles Foucqueron (sur logement à Saint-Malo)
1. Role général des habitants de l'île Royale et de l'île Saint-Jean débarqués à Saint-Malo depuis le 1er novembre 1758, y compris ceux qui y sont venus des autres ports
le 26 mai 1758 [1759 probablement]
total du nombre des habitants débarqués : 1255
morts ou passés ailleurs : 400 [beaucoup retourne chez eux quand ils sont originaires de France, émigrants récents ou habitants temporaires de Louisbourg]
Reste : 855.
[les bâteaux qui les amènent sont des bâteaux anglais]
2. "rôle général des habitants de l'île Royale, de l'île Saint-Jean, Gaspé et autres lieux pris par les Anglais auxquels le roi accorde la subsistance à compter du jour de leur débarquement (transcrit sur le rôle général).
- suit un liste de personnes classés par bâteaux desquels ils ont débarqué ; parfois quelques petits commentaires ; très intéressant car on y apprend que les Acadiens demeurent chez l'habitant, en effet après chaque nom est indiqué la résidence, bien souvent à l'hôpital, et sinon figure le nom et l'adresse de la personne chez qui ils logent ; des familles entières logent chez une personne) ; plusieurs demeurent "dans la Cour à Murphy" [je ne sais pas ce que cela veut dire] ; pas sûr que tout ceux qui demeurent à l'hôpital soient malades, il est bien possible qu'ils logent là parce qu'il n'y pas d'autre endroit ; plusieurs demeurent chez des gens à Saint-Servan, d'autres demeurent chez des personnes "à la cité" ou "en ville" ou "au bourg" [probablement Saint-Malo]
- pour les arrivées plus tardives, je ne trouve plus de mention du fait que les personnes logent chez des gens, mais j'ai souvent des indications de lieux : Paramé; St Suliac, etc... [ peut-être parce que ces personnes, lorsqu'elles arrivent sont dispatchées plus loin que St Malo et St Servan qui est maintenant saturé ?] [et sauf ceux bien sûr qui sont à l'Hôpital]
- une femme dit que son mari, navigateur, est prisonnier en Angleterre
- plusieurs sont dits "malades", "convalescents" [sans parler de ceux qui sont morts] ; plusieurs autres sont décrits "en bonne santé" ou "paraît bien avec ses vêtements"
- la profession est souvent précisée : laboureur ; caboteur ; blanchisseuse pour les femmes
- plusieurs obtiennent un permis et une "conduite" (on leur paye le trajet) pour passer ailleurs ; d'autres arrivent de la Rochelle (par exemple)
- plusieurs viennent (et/ou peut-être emploient sur place) des domestiques [le nom de ceux-ci n'est pas toujours précisé ; parfois il est simplement écrit : "un domestique" ; parfois le nom est complet ex : François Goupy, leur domestique, 40 ans, congédié]
- plusieurs habitants de Louisbourg, originaires de places précises en France, s'en retournent chez eux : ex. "François L'Evasque, de Plancoüet, habitant de Louisbourg, est allé chez lui le 10 décembre 1758" ; ou "Adrien Fleuvan, de Paris, habitant de Louisbourg, est allé à Paris le 10 décembre 1758" [soit plus d'un mois et demi après l'arrivée de leur navire à Saint-Servan ; peut-être étaient ils malades ou attendaient-ils une autorisation de passage ? ; mais la plupart partent quelques jours après leur arrivée - environ 4 ou 5 jours en moyenne]
- plusieurs ont comme indications : "n'a pas paru depuis le ..." [l'un a même comme mention supplémentaire : "il y a apparence qu'il a pris son parti" [je ne sais pas ce que cela veut dire], mais cela veut probablement dire que a certains moments soit les Acadiens sont libres de voyager, soit ils le prennent, et visiblement les contrôles ne sont ni efficaces (s'ils existent) puisque à date je n'ai pas trouvé de procès relatifs à des Acadiens qui partent de chez eux sans autorisation)
3. 1758 : Etat des personnes revenues en France de l'île Royale et de l'île Saint-Jean qui ont débarqué à Saint-Malo
savoir :
a. "Habitants qui ont reçu la conduite pour se réunir à leurs familles" [donc, un des motifs est donc bien de se réunir à leur famille] [suit une liste de noms]
b. Habitants qui ont pris le parti d'aller à La Rochelle ou à Rochefort et auxquels on a donné conduite pour s'y rendre.
c. Habitants qui attendent des secours du Roi :
parmi eux, un "sieur Castaigne habitant interprête de la langue anglaise", est allé à la Rochelle ;
quelques commentaires sur la situation des familles (pas toujours) ; l'une est décrite comme "fort riche" ; la plupart sont décrites comme "pauvres" et quelques unes comme "un peu à l'aise"
d. Habitants morts pendant la traversée
e. Habitants morts après avoir débarqué
Suivent diverses listes de passagers avec l'indication "débarqués à Saint-Malo de tel et tel navire" en "telle date". A plusieurs reprises mention de "une sauvage, domestique".
4. Rolle Général des habitants de l'île Royale et de l'île Saint-Jean pour les 6 derniers mois 1759 distribués par paroisses [pièce 13]
il est très souvent précisé où les gens logent, et en l'occurence ils logent soit chez des gens soit à l'hôpital ; je ne sais pas comment interpréter les fois où rien n'est précisé.
Notes
voir la fiche suivante également ; à propos du logement à Saint-Malo
Information envoyée par M. Gilles Foucqueron (7 mars 2005) auteur de "Saint-Malo, 2000 ans d'histoire"
1. HIRCOET (Chroniqueur (mort) de l'histoire de Saint-Servan) in Pays Malouin 1727 : "... Les archives de la ville, si bien inventoriées par M. (Antoine) Dos, nous apprennent (Série CC, 1761-1773) que 19 immigrants furent logés dans des bâtiments qui se trouvaient "au pied de la falaise bordant la grève" (Aujourd'hui l'Arsenal) [- de nos jours : administration de la Marine à l'extrémité du quai de Solidor -]. Une maison du quartier de la Roulais en abritaient quelques-uns. La ferme du Chemin-Laurent [Alias rue Georges V] était également habitées par des Acadiens, ainsi qu'une maison située au bas de ce chemin."
HIRCOET in Pays Malouin 1754 : cite de fait Lauvrière pour les baraquements au pied de la falaise, le parc des Corbières, la ferme du Chemin Laurent et le quartier de la Roulais. Plus loin, il dit "La plupart des Acadiens devaient se disséminer par la suite. Bougainville partant pour les îles Malouines en 1762, en embarqua 50 à 70. L'année suivante, 29 Acadiens désirant aller à Cayenne furent transférés à Rochefort. En 1765, une vingtaine de familles gagnent Belle-Ile en Mer. On possède leurs noms : Babin, Billeray (venant de Pleurtuit), Boubrot, Daigre, Deline, Douaron (venant de saint-Enogat), Doucet,Gautrot, Gendre, Hebert, Landry, Leblanc, Mauger (ou Mosser), Melanson, Poirier (Saint-Enogat), Segallot (Saint-Suliac), Terriot. Certaines de ces familles sont nommément désignées comme ayant séjourné à Saint-Servan même : Gautrot, Melanson, Leblanc.
D'autres gagnèrent Saint-Pierre et Miquelon. Six familles résidant à Saint-Malo s'inscrivirent pour aller en Limousin."
Mots-clés
// habitation chez l'habitant -
// logement
// listes
// rassemblement
// sauvages
// arrivées Saint-Malo
// RED
// recensement : SM 855
// mortalité en mer
// SM
Numéro de document
001260