Document : 1759-12-15
Références / localisation du document
AN, Colonie B, vol. 110 // ANC [microfilm des originaux F 314 et des transcriptions C 15663] // RAPC 1905 p. 290 et suivantes
Date(s)
1759-12-15
Auteur ou organisme producteur
SEM Nicolas-René Berryer, comte de La Ferrière
Destinataire
Abbé de L'Isle-Dieu [Isle Dieu]
Résumé et contenu
Lettre de Berryer approuvant que les Acadiens bénéficient de dispenses de consanguinité pour pouvoir contracter des mariages entre eux. Utilisation de REGNICOLE.
à Versailles, le 15 décembre 1759
[... divers autres sujets ...]
Pour les habitants vous savez qu'il leur a été accordé un secours de 6 s. par jour pour leur subsistance. Je viens d'apprendre qu'il y en a plusieurs à Calais et à Cherbourg attaqués de la petite vérole : on en a tout le soin que leur état exige et que les circonstances peuvent permettre.
Sans doute il serait à souhaiter que ces habitants se mariassent [entre eux, barré]. Le premier objet que nos Rois se sont proposés dans l'établissement des colonies est la religion et de faire des prosélytes à l'Eglise parmi les sauvages. Rien ne peut mieux remplir cet objet après les soins des missionnaires que d'augmenter les habitants français dont l'exemple y contribue. Mais comme ceux de l'Acadie se trouvent aujourd'hui réduits à un petit nombre, il leur serait difficile de s'allier entre eux si on leur tenait rigueur sur les degrés prohibés par les lois de l'Eglise. Au surplus, ces habitants ne doivent pas être regardés comme règnicoles en France ; ils n'y sont que passagèrement. S'ils étaient à l'Acadie et dans le petit nombre auquel ils sont réduits, on ne ferait pas de difficultés de leur accorder les dispenses dont ils peuvent avoir besoin. C'est sous ce point de vue qu'ils doivent être considérés. Leur séjour n'est actuellement que momentané ; ils sont destinés à repasser [dans la colonie, barré] à l'Amérique. Si on leur refusait les alliances qu'ils se proposent de contracter, ce serait les engager à en faire avec d'autres habitants et les dégoûter peut-être de retourner [aux colonies, barré] dans leur patrie. Il est intéressant de prévenir cet inconvénient. Je pense donc qu'il conviendrait à tous égards de faciliter leurs mariages autant que cela se pourra sans blesser les règles. Si vous pensez pouvoir obtenir de la cour de Rome les dispenses nécessaires et que les évêques de France n'ont pas le pouvoir d'accorder, vous pouvez en votre qualité de grand vicaire de M. l'évêque de Québec y pourvoir et y faire valoir les raisons dont je viens de vous parler : vous êtes plus en état que personne de les faire goûter.
[... la lettre continue sur la Louisiane...]
Notes
voir à ce sujet les dispenses de consanguinité d'Acadiens résidant en France dans les fonds des archives de la sacrée congrégation de la propagande (cf. fiches @ 1427 et suivantes) + les dispenses de Coutances (Michèle Godret)
nota importante : j'ai cherché la lettre qui avait pu être à l'origine de la demande du ministre (difficile à croire qu'il ait pensé lui même au problème) ; j'ai regardé attentivement une seconde fois les lettres précédentes jusqu'au 9 novembre (et les lettres suivantes) pour voir s'il n'y avait rien sur un sujet similaire, sans succès. Regardé aussi les originaux ; vérifié sur l'original, RAS. Mais la réponse à ce problème est peut-être donnée dans une autre lettre sur le même sujet du même au même : cf. fiche @ 1311 ; il se pourrait bien que les demandes de dispenses, c'est le plus logique, aient été demandées par les Acadiens eux-mêmes par l'intermédiaire de l'abbé de L'Isle Dieu. Effectivement, c'est bien cela, cf. fiche suivante @ 1312
En fait, dans le volume 112 (qui est la continuation du volume 110), un brouillon de lettre (barré) à l'Isle Dieu qui ne nous apprend pas grand chose a priori.
J'ai regardé tout le volume 1 du RAPC 1905 (tout l'inventaire de la série B Col) et rien trouvé de plus concernant ces dispenses de consanguinité.
Mots-clés
// regnicole
// dispenses
// dispersion - regroupement
// RED
// main d'oeuvre : les Acadiens ne sont pas qu'une main d'oeuvre (but : faire des prosélyte et la religion)
// repartir : "que passagèrement" ; "ils sont destinés à repasser [dan
Numéro de document
001301