Document : 1759-08-17
Références / localisation du document
AN, Colonie B, vol. 110 // ANC [transcriptions, microfilm C 15663] // RAPC 1905 p. 290 et suivantes
Date(s)
1759-08-17
Auteur ou organisme producteur
SEM Nicolas-René Berryer, comte de La Ferrière
Destinataire
M. de Ruis intendant de la marine à Rochefort
Résumé et contenu
à de Ruis : réprimande : il ne doit donner que 6 sous à tout le monde sans exception, y compris à Mme de Montalambert !
A propos d'une veuve Montalembert à qui de Ruis a fait distribuer 12 sols et 6 sols à son fils et 6 sols à son domestique. Elle ne doit toucher que 6 sols et ne veut pas de commentaires ou de discussion. Réprimande de Ruis à propos des rations et de la corruption (agiotage) réalisé par certains de son administration et qu'il n'a pas punit.
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Versailles, le 17 août 1759
A M. de Ruis
J'ai recu M. votre lettre du 11 de ce mois concernant les représentations de Mada. de Montalembert veuve d'un capitaine de ces troupes de l'île Royale, par rapport au retranchement qu'on lui a fait des rations qui lui avaient été accordées à son arrivée en France.
C'est bien avec raison que j'ai fait supprimer les rations qu'on faisait donner par le mun[itionnaire ?] aux personnes qu'on prétendait devoir être à la charge du Roi. Non seulement cette dépense était mal faite, mais je vois qu'elle était criante par l'agiotage que le Mun[itionnaire ?] ou plutôt ses employés faisait sur ces rations en les payant à raison de 7s à ceux à qui elles étaient accordées tandis qu'il en retirait 10s du roi. C'est une manoeuvre bien indigne du service et à laquelle vous auriez dû vous opposer en bon administrateur des intérêts de sa majesté. Et comme il ne doit plus en être question depuis la décision que j'ai donnée à ce sujet, il me reste à vous demander par quelle raison vous avez prétendu interpréter en faveur de Mad. de Montalembert l'ordre que je vous ai donné de substituer 6 s par jour pour chaque habitant nécessiteux de l'île Royale en accordant à cette dame 12s outre les 6s accordés tant à son fils qu'à son domestique. Je ne veux point entendre à cet arrangement et vous vous bornerez à executer mes ordres à la lettre en donnant à cette dame 6s pour elle, 6 s pour son fils et 6s pour son domestique et la faisant payer sur ce pied là tant pour le passé que pour l'avenir. Si cette dame est dans le cas d'avoir une pension ou non, si le Roi y gagnerait en la lui accordant ce n'est point là l'objet de ma lettre ni celui de la réponse que vous deviez me faire.
J'attends les états des habitants de l'île Royale qui sont véritablement dans le cas de réclamer les 6s par jour mais je vous préviens que je n'entendrai pas à toutes les compensations que vous comptez faire en retranchant ce secours aux uns pour le procurer à d'autres. La seule règle que vous avez à suivre et que je vous ai déjà prescrite est de me proposer uniquement ceux qui ne pouvant avoir aucune ressource ni par eux ni par leur famille méritent ce soulagement et d'en exclure tout ceux qui par leur travail ou celui de leur famille sont en état de subsister. Ainsi la réduction qui sera faite sur les uns ne doit point être portée en augmentation pour d'autres qui peuvent absolument s'en passer. Enfin je vous recommande de nouveau et très expressément de suivre littéralement les ordres que je vous ai donnés sur cet objet sans les interpréter par rapport aux différentes conditions et états des personnes, les observations que vous croyez devoir faire à leur sujet doivent être portées dans les apostilles des états que je vous ai demandés.
Mots-clés
// distinction (pas de distinction)
// secours
// Rochefort
// corruption
Numéro de document
001304