Document : 1763-10-18

Références / localisation du document

AN, Colonies, B 116 f° 66 // RAPC 1905 vol. 1 : p. 334 // Gabriel Debien, "Les Acadiens réfugiés aux Petites Antilles (1761-1791)", Société historique acadienne (Cahiers), 15 , 2-3 (juin et septembre 1984) : pp. 57-99.# 68 (erreur)

Date(s)

1763-10-18

Auteur ou organisme producteur

SEM Choiseul

Destinataire

Fenelon et le Mercier de la Rivière

Résumé et contenu

Le Roi organise le passage d'Acadiens de New York vers les colones méridionnales (not. Martinique).

A M. de Fenelon et Le Mercier de la Rivière
[résumé du RAPC 1905 : le PCM est informé qu'il a, à la Nouvelle York, environ 300 Acadiens. Ils sont dans la plus grande misère et ne demandent qu'à pouvoir s'établir dans une colonie française. Quelques uns ont profité de la relâche d'un bâtiment français, qui revenait de St Domingue, et s'y sont embarqué. Le roi désire qu'on leur procure la satisfaction qu'ils demandent, mais comme il serait trop onéreux d'armer des vaisseaux pour les aller chercher, il a approuvé qu'ils fassent un marché avec un négociant de la Martinique pour en aller prendre 150 et les transporter à la Martinique pour être ensuite distribués soit à la Martinique soit à Ste Lucie. On leur fournira la subsistance pendant un an. fo 66, 2 pages.]

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A Fontainebleau, le 18 octobre 1763

Je suis informé, M, qu'il y a à la Nouvelle York environ 300 Acadiens du nombre des familles de la Rivière Saint-Jean et que les Anglais ont enlevé en 1756 et 1757. Ces malheureux sont dans la plus grande misère [etc., cf. résumé]
Sa Majesté, à qui j'ai rendu compte de la fidélité de ces Acadiens désire qu'on leur procure la juste satisfaction qu'ils demandent mais comme il serait trop dispendieux d'armer dans les ports du Royaume des bâtiments exprès pour les aller chercher, elle a approuvé que vous fassiez un marché avec quelque négociant de confiance à la martinique que vous chargerez de faire acheter un bateau à la Nouvelle York et d'y prendre 180 acadiens qu'il transportera à la martinique pour être ensuite distribués soit à la martinique soit à ST lucie, où l'on pourra les placer dans les villes s'il y en a quelqu'un qui ayant des métiers utiles, ou leur donner des concessions de terres et leur fournir la substistance pendant un an en attendant qu'ils ayent pu faire quelques défrichés et des plantations de vivres qui les mettent en état de subsister.
Ce n'est que dans la vue de rappeler des familles et de les faire rentrer dans nos possessions que sa majesté s'est déterminée à vous permettre de faire faire un semblable armement dans une colonie anglaise ; il ne falait pas moins qu'un motif aussi puissant pour vous autoriser à passer par dessus les régles établies en faveur du commerce : aussi sa majesté vous recommande de faire usage de toutes les précautions possibles et les plus propres à prévenir que le négociant que vous chargerez de cette opération ne puisse pas en abuser pour faire des introductions de marchandises étrangères ; et elle vous charge expressément d'en insérer la condition dans le marché que vous passerez avec ce négociant et de veiller scrupuleusement à ce qu'il rapportera au retour de la Nouvelle York car s'il se trouvait à bord du bâtiment à son arrivé à la martinique [plus de vivres que celui pour les Acadiens, il faudra les saisir comme marchandises étrangères] - [etc. recommandations de ne pas introduire de marchandises étrangères]

Notes

Extrait de Debien (# 68) :

[p. 58 (Debien) ; la référence de Debien, tirée selon toute vraisemblance du RAPC dont il reprend le texte mot pour mot, est fausse; La référence correcte du RAPC est vol. 116, folio 66 (2 pages), et non pas vol. 117, folio 300 et quelques. La date aussi est fausse puisque la date du RAPC est le 18 octobre]
Le 16 octobre 1763, le ministre de la marine indique aux administrateurs généraux des îles du Vent, le marquis de Fénelon, gouverneur et Lemercier de la Rivière, intendant, ce qu'ils devaient faire pour faciliter le passage dans les colonies françaises des Acadiens, encore détenus à New York. Mais toutes les précautions possibles devaient être prises pour que des marchandises étrangères n'entrassent pas dans nos îles avec les réfugiés. 300 Acadiens proscrits de la rivière Saint-Jean, vivaient en Nouvelle-Angleterre : "dans la plus grande misère et ne demandaient qu'une occasion pour passer dans les colonies de la domination du Roi." Le Roi " a approuvé que vous fassiez un marché avec quelques négociants de confiance de la Martinique, que vous chargerez de faire acheter un bateau à la Nouvelle York et d'y prendre 150 Acadiens qu'il transportera à la Martinique pour être distribués ensuite soit à la Martinique, soit à Sainte-Lucie".
folio 66 (2 pages)

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L'affaire est un peu plus compliquée ; le gouverneur de New York accepte de laisser partir les Acadiens dans un premier temps, puis retire sa parole, mais le départ à quand même lieu dans la clandestinité.

Mots-clés

// repartir : Martinique
// USA

Numéro de document

001337