Québec dans la Grande Guerre (Le)
Engagements, refus, héritages
Charles-Philippe Courtois et Laurent Veyssière
- 29,95 $PapierISBN: 9782894488003
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13,99 $PDFISBN: 9782896648825
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Lorsque le 4 août 1914, la Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Allemagne, le Canada se trouve également de facto en état de guerre. Contrairement au reste de l'Europe, l'Empire britannique ne peut compter sur une mobilisation générale lui permettant d'engager au front une armée nombreuse, et s'en remet au volontariat, d'abord en Grande-Bretagne, puis rapidement dans ses dominions. Le 20 octobre, un regroupement d'hommes politiques, de religieux et d'hommes d'affaires canadiens français obtient du gouvernement la création d'un bataillon canadien français.
Dès 1916, le recrutement volontaire s'essouffle alors que les pertes au front exigent des enrôlements toujours plus importants. En août 1917, une loi sur le service militaire obligatoire est adoptée, avivant un peu plus les tensions entre les différentes communautés dans le pays. Sous la forte influence d'un pacifisme chrétien, l'élite canadienne française affirme son opposition à la conscription, rapidement rejointe par l'ensemble de la population. Des manifestations à Montréal puis à Québec dégénèrent et vont marquer durablement la mémoire québécoise en éclipsant l'engagement des Canadiens Français.
Les conséquences de la Grande Guerre sur la société québécoise sont profondes et durables. Pacifisme et indépendantisme sont deux héritages qui alimentent un antimilitarisme associé historiquement au fait britannique depuis la Conquête.
Table des matières
Le Québec dans la Grande Guerre. Engagements, refus, héritages | 1 |
Présentation | 7 |
Introduction. L’engrenage de la guerre et la situation du Québec à l’été 1914 | 12 |
L’Europe de 1914 | 12 |
La crise de juillet 1914 | 16 |
Le Canada entre en guerre | 20 |
Le Québec et le déclenchement de la guerre | 21 |
Le regain du nationalisme canadien-français à l’aube du xxe siècle | 22 |
Les tensions entre les deux «peuples fondateurs» vers 1914 | 25 |
Les Canadiens français et la mobilisation | 30 |
La formation du 22e Bataillon au cours de la Première Guerre. La fin de l’exception canadienne-française ? | 41 |
La place des Canadiens français dans la milice canadienne avant 1914 | 42 |
Un recrutement difficile au Canada français | 44 |
Le cas particulier du 22e Bataillon canadien-français | 50 |
Le service militaire des Canadiens français en 1914-1918 | 56 |
Un grave problème de définition, aux implications méthodologiques graves | 57 |
Un échantillon de Canadiens français | 66 |
De l’enrôlement à la démobilisation | 68 |
L’œuvre d’un patriotisme exacerbé. La participation des Canadiens français émigrés au sein de l’armée américaine lors de la Première Guerre mondiale | 73 |
Historiographie | 75 |
Le début de la guerre européenne | 78 |
Les États-Unis interviennent dans la guerre | 97 |
Conclusion | 105 |
L’opposition d’Henri Bourassa à l’effort de guerre canadien. Un pacifisme aux accents romains | 110 |
Un neutralisme catholique | 111 |
Henri Bourassa et le pape | 116 |
La paix chrétienne | 124 |
Le Québec face à la conscription (1917-1918). Essai d’analyse sociale d’un refus | 129 |
Historiographie de la crise | 132 |
Cadre d’analyse | 134 |
Les manifestations publiques | 135 |
Les tactiques locales de résistance | 139 |
Les requêtes individuelles | 141 |
Conclusion | 144 |
La Première Guerre mondiale et l’intervention étatique au Québec. Le cas des accidents du travail | 147 |
Conclusion | 156 |
Antimilitarisme, anti-impérialisme ou pacifisme ? Mémoire de la guerre et promotion de la paix au Québec après 1918 | 160 |
Repérer la paix dans le Québec de l’entre-deux-guerres | 162 |
Conclusion | 174 |
La Première Guerre mondiale et la naissance d’un nouvel indépendantisme québécois | 176 |
Vers la crise de la conscription, 1914-1917 | 177 |
Vers un nationalisme plus québécois : Lionel Groulx | 181 |
L’Action française de Montréal et l’indépendance | 183 |
Une réception houleuse | 187 |
Un héritage souverainiste | 189 |
Le succès relatif de l’autonomisme | 192 |
Conclusion | 209 |
Construction et reconstruction de la mémoire du 11 Novembre au Québec et au Canada (1919-2014) | 212 |
Conclusions | 229 |
Le Québec dans la Grande Guerre : éloge d’une ambivalence | 229 |
Questions historiographiques | 234 |
Orientations bibliographiques | 239 |
Table des matières | 245 |
Ce livre a fait parler de lui :
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La Première Guerre mondiale provoque au Québec des réprobations morales méconnues. Henri Bourassa, directeur du Devoir, élabore, dès 1915, un pacifisme chrétien qui dépasse son opposition à l'impérialisme britannique, au point où une partie du clergé d'ici l'accuse de saper l'effort militaire du Canada. D'un point de vue laïque, Eva Circé-Côté, dans Le Monde ouvrier, ira jusqu'à préconiser une rééducation populaire pour "ne plus se laisser enrôler".
Voilà des éléments saisissants qui, grâce à l'ouvrage collectif Le Québec dans la Grande Guerre, publié sous la direction de Charles-Philippe Courtois et Laurent Veyssière, enrichissent nos connaissances des répercussions chez nous, du conflit survenu entre 1914 et 1918.
Michel Lapierre, Le Devoir
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Dans le contexte particulier des commémorations du centenaire des années de la Première Guerre mondiale à travers le monde, les lecteurs cherchent des ouvrages qui expliquent le caractère incompréhensible de l'une des pires tragédies de l'Histoire. Le lectorat québécois a les mêmes aspirations, si bien que la maison d'édition du Septentrion a su combler ses attentes en s'associant à deux historiens de haut calibre, Charles-Philippe Courtois et Laurent Veyssière, afin qu'ils dirigent un collectif intitulé Le Québec dans la Grande Guerre. Engagements, refus, héritages. D'emblée, réglons immédiatement la question: nous recommandons l'achat de cet ouvrage. Pourquoi, en effet, ne pas apprécier un livre qui relance la recherche québécoise sur la Grande Guerre vers de nouvelles directions? Précisons que les avenues empruntées dans cette synthèse triptyque, à savoir ces notions d'engagements, de refus et d'héritages, constituent un portrait représentatif des tendances de la recherche.
À quoi peut-on attribuer le manque relatif de publications québécoises sur la Grande Guerre? Disons simplement par une absence d'intérêt non pas de la part du public, mais du côté des historiens professionnels chez qui le sujet fut pendant longtemps carrément boycotté. Heureusement, nous avons espoir qu'avec Le Québec dans la Grande Guerre, un nouvel engouement naîtra pour ce chapitre trouble, mais combien palpitant de l'histoire nationale du Québec et du Canada. Cela dit, l'ouvrage constitue, dans un premier temps, un intéressant condensé de l'état de la recherche, tel que nous le mentionnons précédemment. Grâce aux contributions d'historiens bien connus pour leur expertise sur le sujet (Carl Bouchard, Mourad Djebabla-Brun...) et qui savent faire, comme toujours, une judicieuse utilisation de sources pertinentes et originales, le livre a également le mérite de poser des questions pointues sur des sujets sensibles.
Dans son ensemble, cet ouvrage qui, au fond, se veut une « anthologie », sinon un recueil de moments et chapitres clés de l'expérience des Canadiens français du temps de la Grande Guerre constitue néanmoins une référence incontournable. L'ouvrage, au demeurant fort bien édité avec de nombreuses photos (déjà connues, certes, mais de haute qualité d'impression), contribue assurément à l'avancement des connaissances. Pour le grand public, les textes fournissent des pistes d'exploration du vécu des contemporains. Nous sommes d'avis que tous les auteurs sont parvenus à bien contextualiser ces expériences. Deuxièmement, le monde de l'éducation y trouvera son compte, et ce, à tous les échelons, du primaire à l'université. Nous pensons que l'ouvrage amènera professeurs, élèves et étudiants à envisager l'étude de la Première Guerre mondiale sous de nouvelles perspectives, où l'accent devrait être mis sur une régionalisation de l'histoire, toujours en lien avec le cadre théorique de déconstruction proposé par Offenstadt. Enfin, notons que Le Québec dans la Grande Guerre, sans prétendre apporter d'approches théoriques nouvelles à l'étude de ce conflit (ce qui en soi serait difficile compte tenu de la saturation historiographique du conflit), doit faire partie des lectures obligatoires de tous les spécialistes et lecteurs intéressés par l'histoire du Québec, celle du Canada et celle de la Première Guerre mondiale.
Carl Pépin, Bulletin d'histoire politique