Nos livres font parler d'eux

Brève histoire des patriotes

Après avoir consacré sa vie à mieux connaître l'héritage extraordinaire des Patriotes du Bas-Canada, Gilles Laporte propose une première synthèse claire et accessible de ces événements selon la triple perspective d'une lutte sociale, d'une crise politique et d'un affrontement ethnique. Refusant de les réduire à une simple révolte des Francos contre les Anglos, il explique les circonstances socio-politiques qui ont mené aux soulèvements, il fait état des revendications des Patriotes et de leurs griefs envers les Britanniques et asseoit les fondations d'un territoire et d'un peuple, le Bas-Canada du début du XIXe siècle, avant de présenter trente ans de luttes politiques. Seize portraits régionaux et cinquante capsules biographiques d'hommes et femmes au destin ordinaire, parfois extraordinaire, complètent ce remarquable ouvrage de 368 pages. Brève histoire des patriotes constitue un ouvrage de synthèse incontournable mais surtout un outil pédagogique de prédilection pour tout enseignant d'histoire nationale au secondaire et pour tout citoyen québécois, une ressource inestimable leur donnant les clés de la compréhension d'une décennie riche en rebondissements.

Jeannine Ouellet, Histoire Québec

Québec emprunte (Le)

Fort d'une recherche exhaustive dans les archives du gouvernement du Québec et autres prospectus financiers pour combler les manques ou les portes fermées de certaines archives, Marc Vallières nous convie à retracer l'histoire des emprunts de l'État québécois dans ce qui restera certainement un ouvrage de référence sur la question.

À un moment où les questions de la dette occupent une place importante dans l'espace public, ce livre est un ouvrage nécessaire pour tout citoyen voulant comprendre les mécanismes d'emprunt de l'État québécois et mettre de la lumière sur des questions financières qui trop souvent sont réservées à un cercle d'initiés malgré leur importance cruciale dans l'action des États.

Simon Vézina, Les Cahiers de lecture de L’Action nationale

Histoire de la Caisse d'économie solidaire Desjardins

Il y avait longtemps qu'on l'attendait. Riche en illustrations en couleur, ce premier ouvrage sur la Caisse d'économie solidaire Desjardins nous révèle enfin l'histoire de la principale institution financière des entreprises d'économie sociale du Québec.

En faisant écrire son histoire, la CECOSOL permet enfin de faire la lumière sur ses origines. Le résultat est un cadeau pour tous ceux que la Caisse intéresse ou intrigue.

Gabriel Arseneault, Les Cahiers de lecture de L’Action nationale

Pitt (Les)

Par sa plume habile, Edmond Dziembowski illustre parfaitement la marque que le nom de William Pitt a laissée sur l'Angleterre et le Parlement britannique, le père tout comme le fils. En analysant à la fois les discours prononcés en Chambre, les évènements politiques et la vie privée des Pitt, qu'il exhume des correspondances et des archives, l'historien dresse un portrait complet de ces deux grands premiers ministres anglais qui ont influencé la politique britannique du XVIIIe siècle. Cette bi-biographie est un incontournable pour quiconque s'intéresse aux relations politiques de l'« Angleterre face à la France ».

Jacinthe de Montigny, Les Cahiers de lecture de L’Action nationale

Québec emprunte (Le)

« un ouvrage exceptionnel et d’une minutie irréprochable du point de vue de l’analyse »

Lisa Baillargeon, Revue d’histoire de l’Amérique française

Inconquis

« Le livre est richement illustré et propose aux lecteurs des cartes, des gravures et des photographies qui permettent de suivre et de visualiser les principales étapes de ces deux retraites militaires. Pour le coup, l’invitation au voyage est réussie. […] En terminant la lecture d’Inconquis, on comprend mieux "l’obsession" de l’auteur pour ces acteurs. Incontestablement, les vies multiples et mouvementées de ces deux militaires fascinent. Gagné offre non seulement une biographie croisée originale, bien documentée, mais prend aussi le pouls d’une région – le Pays des Illinois – en temps de crise que les historiens de la Conquête commencent en n à considérer. »

Arnaud Bessière, Revue d’histoire de l’Amérique française

Nouveaux regards en histoire seigneuriale au Québec

L'excellent travail de Benoît Grenier et de son équipe de recherche se poursuit par la publication de ce collectif divisé en trois parties aux titres évocateurs: « Nouveaux regards sur la propriété seigneuriale » , « Nouveaux regards sur les seigneurs », et « Mémoires et persistances seigneuriales ». Ces trois approches du régime seigneurial nourrissent notre compréhension de ce système qui régissait une partie importante de notre territoire.

Guy Parent, L'Ancêtre

Chroniques des arts de la scène à Montréal durant l'entre-deux-guerres

Lors de la préparation de la soirée des Rencontres La Presse du 5 mai dernier, mes collègues chroniqueurs (Petrowski, Dumas, Cassivi) et moi avons eu une discussion sur l'évolution de notre métier. Comment étaient nos prédécesseurs ? Comment travaillaient-ils? Étaient-ils aussi redoutables qu'on le dit ou avaient-ils une approche dite « éducative »? Toutes ces réponses se trouvent dans un fabuleux ouvrage qui vient de paraître: Chroniques des arts de la scène à Montréal durant l'entre-deux-guerres.

À ceux qui répètent que les critiques d'autrefois avaient plus de liberté, je conseille de lire ce livre. À ceux qui croient que les journalistes de cette époque avaient de grandes plumes (plumes pompeuses, oui), je conseille de lire ce livre. Et à ceux qui pensent que le métier de critique ou de chroniqueur n'a pas sa raison d'être, je conseille aussi de lire ce livre.

Mario Girard, La Presse+

Imaginaire comique dans le cinéma québécois (L')

Livre essentiel pour mieux cerner l'univers des comédies au Québec, les genres exploités dans ce registre et l'impact des comédies au grand écran.

Pierre Blais, Émission Situation critique, CKRL 89.1

Nettoyer Montréal

L'intérêt du livre de M. Lapointe est d'y aider [à mettre de la distance critique], tout en montrant la vigueur des études américaines sur cette question. Si le terrain d'enquête est très différent de celui que connaissent les lecteurs français, les perspectives d'analyse et d'interprétation sont, elles aussi, distinctes. Le livre de M. Lapointe, version remaniée d'une thèse soutenue en 2010, porte sur les campagnes de moralisation de la vie publique à Montréal, à partir de la Seconde Guerre mondiale jusqu'au début des années 1950. L'étude, portant sur une histoire mal connue – celle du Canada français – et sur une période sans doute pittoresque vu de France, apporte en réalité des éléments intéressants, pour plusieurs raisons.

L'étude, d'une grande précision, à laquelle se livre M. Lapointe se lit avec facilité et plaisir.

Frédéric Monier, Société d'études jaurésiennes

Québec dans la Grande Guerre (Le)

Dans le contexte particulier des commémorations du centenaire des années de la Première Guerre mondiale à travers le monde, les lecteurs cherchent des ouvrages qui expliquent le caractère incompréhensible de l'une des pires tragédies de l'Histoire. Le lectorat québécois a les mêmes aspirations, si bien que la maison d'édition du Septentrion a su combler ses attentes en s'associant à deux historiens de haut calibre, Charles-Philippe Courtois et Laurent Veyssière, afin qu'ils dirigent un collectif intitulé Le Québec dans la Grande Guerre. Engagements, refus, héritages. D'emblée, réglons immédiatement la question: nous recommandons l'achat de cet ouvrage. Pourquoi, en effet, ne pas apprécier un livre qui relance la recherche québécoise sur la Grande Guerre vers de nouvelles directions? Précisons que les avenues empruntées dans cette synthèse triptyque, à savoir ces notions d'engagements, de refus et d'héritages, constituent un portrait représentatif des tendances de la recherche.

À quoi peut-on attribuer le manque relatif de publications québécoises sur la Grande Guerre? Disons simplement par une absence d'intérêt non pas de la part du public, mais du côté des historiens professionnels chez qui le sujet fut pendant longtemps carrément boycotté. Heureusement, nous avons espoir qu'avec Le Québec dans la Grande Guerre, un nouvel engouement naîtra pour ce chapitre trouble, mais combien palpitant de l'histoire nationale du Québec et du Canada. Cela dit, l'ouvrage constitue, dans un premier temps, un intéressant condensé de l'état de la recherche, tel que nous le mentionnons précédemment. Grâce aux contributions d'historiens bien connus pour leur expertise sur le sujet (Carl Bouchard, Mourad Djebabla-Brun...) et qui savent faire, comme toujours, une judicieuse utilisation de sources pertinentes et originales, le livre a également le mérite de poser des questions pointues sur des sujets sensibles.

Dans son ensemble, cet ouvrage qui, au fond, se veut une « anthologie », sinon un recueil de moments et chapitres clés de l'expérience des Canadiens français du temps de la Grande Guerre constitue néanmoins une référence incontournable. L'ouvrage, au demeurant fort bien édité avec de nombreuses photos (déjà connues, certes, mais de haute qualité d'impression), contribue assurément à l'avancement des connaissances. Pour le grand public, les textes fournissent des pistes d'exploration du vécu des contemporains. Nous sommes d'avis que tous les auteurs sont parvenus à bien contextualiser ces expériences. Deuxièmement, le monde de l'éducation y trouvera son compte, et ce, à tous les échelons, du primaire à l'université. Nous pensons que l'ouvrage amènera professeurs, élèves et étudiants à envisager l'étude de la Première Guerre mondiale sous de nouvelles perspectives, où l'accent devrait être mis sur une régionalisation de l'histoire, toujours en lien avec le cadre théorique de déconstruction proposé par Offenstadt. Enfin, notons que Le Québec dans la Grande Guerre, sans prétendre apporter d'approches théoriques nouvelles à l'étude de ce conflit (ce qui en soi serait difficile compte tenu de la saturation historiographique du conflit), doit faire partie des lectures obligatoires de tous les spécialistes et lecteurs intéressés par l'histoire du Québec, celle du Canada et celle de la Première Guerre mondiale.

Carl Pépin, Bulletin d'histoire politique

Histoire parlementaire du Québec, 1928-1962

Contribution d'envergure à l'histoire du Québec: vingt-huit ans de débats rendus accessibles.

Pendant un temps, peut-être les pionniers de cette mission presque impossible furent-ils les seuls à y croire; à tel moment, même la présidence de l'Assemblée législative vacilla. Histoire parlementaire du Québec 1928-1962, document infiniment méritoire qu'offrent aujourd'hui Christian Blais et son équipe, doit beaucoup – et ils le disent – aux entêtés fervents que furent des pionniers comme Jocelyn Saint-Pierre.

Laurent Laplante, Nuit blanche

Inconquis

Joseph Gagné, un historien fraîchement diplômé de l'Université Laval, nous narre cette aventure méconnue à la fois stupéfiante et navrante, dans Inconquis: deux retraites françaises vers la Louisiane après 1760, une parution hivernale de l'éditeur de Québec Septentrion. Il s'agit en effet d'une aventure où rebondissements et intrigues sont au rendez-vous, portrait d'une communauté militaire où priment les questions d'honneur et de privilèges, une aventure qui nous fait redécouvrir ce pan oublié de l'histoire de la Conquête: le sort, très incertain, de l'immense territoire français de la Louisiane.

Joseph Gagné, par cette biographie croisée, réussit à mettre en perspective tout l'effet de la désintégration de la chaîne de commandement de la Nouvelle-France lors de ces années cruciales de 1760 et 1761. Mieux, il nous fait « entrer dans l'intimité » de cette guerre grâce aux rapports de campagne, des documents exceptionnels de La Chapelle (des textes reproduits intégralement, en annexes de son essai), une intimité qui nous rend sensible aux incertitudes de cette période de transition. Son « Inconquis » mérite un éloge supplémentaire, celui de nous faire surtout redécouvrir que, même après la perte de la Nouvelle-France, « un monde fluvial français continue d'exister », un monde qui part des Grands Lacs et qui descend le Mississippi jusqu'à La Nouvelle-Orléans, un monde qui continue, près de trois siècles plus tard, par sa toponymie et ses vestiges, à raconter ce temps où le coeur de l'Amérique était solidement français.

Christian Vachon, Librairie Pantoute

Hydro-Québec et l'État québécois, 1944-2005

Voici un livre-fleuve écrit par un jeune historien talentueux qui n'a pas eu froid aux yeux. Des forêts et des rivières en remontant jusqu'aux symboles collectifs en passant par la représentation de l'Autre, l'ouvrage multiplie les regards sur un objet qui, loin d'être enserré dans l'analyse, se déploie à travers elle. Stéphane Savard n'a pas ménagé ses ambitions: étudier Hydro-Québec à travers autant de jumelles pendant une période limitée, ç'aurait déjà été beaucoup. Embrasser son objet sur une durée de près de 70 ans, c'était tout un défi, surtout en proposant d'examiner les mutations des représentations symboliques et identitaires associées à (ou générées par) Hydro-Québec dans la perspective d'une « lutte de représentations ». On saura gré à l'historien de ne pas avoir divisé ce gros livre (435 pages) en tranches chronologiques, mais d'avoir osé employer une division thématique qui sied bien, d'ailleurs, à son approche. En fait, chaque chapitre couvre toutes les périodes du livre, ce qui accommode le lecteur pressé en lui offrant plusieurs portes d'entrée sans l'égarer, tout en incitant à réfléchir sur la continuité/discontinuité d'une panoplie d'objets. Le lecteur attentif y trouvera davantage: une construction patiente et rigoureuse dans laquelle les thèmes abordés s'éclairent différemment à mesure qu'ils font leur apparition.

Les magnifiques photographies qui accompagnent l'ouvrage, comme celle de la rivière Manicouagan déchaînée (p.91), donnent le ton à cette odyssée québécoise qui s'amorce par la découverte et le développement des capacités de maîtrise de la nature.

Stéphane Savard souhaite enfin que son livre contribue à revaloriser le rôle de l'historien dans la Cité en décortiquant les discours politiques et ce à quoi ils renvoient (mythes, symboles, justifications, stratégies discursives, dissimulation de la real politic...). L'objet est particulièrement bien choisi pour cette mission et le lecteur, après la lecture de l'ouvrage, ne pourra plus entendre une évocation ou un discours à propos d'Hydro-Québec de la même façon. C'est déjà beaucoup, faut-il dire, pour un livre d'histoire.

Daniel Poitras, Globe. Revue internationale d'études québécoises

Autobiographie de l'enfance

«Le roman cogne dur. Adel est une tornade qui a poussé ses enfants dans l’instabilité, la peur et la crainte. Véritable personnage de Tennessee Williams ou de John Steinbeck, elle fascine, agace dans sa sensualité racoleuse, son instabilité émotive et son désir de changement. [...] Un travail impeccable d’Hélène Rioux pour la traduction et le puzzle finit par donner un tableau fascinant. »

Littérature du Québec, Yvon Paré

Inconquis

Je l'avoue, c'est d'abord le titre qui m'a séduit. Être inconquis, c'est tout le contraire de conquis. C'est être rebelle et refuser de se rendre. Voilà un destin qui me plaît.

Jacques Lanctôt, Le Journal de Montréal