Nos livres font parler d'eux
Billets de Maxence, 1939-1944 (Les)
Fernand Gagnon, sous le pseudonyme de Maxence, a aussi publié, dans le Nouvelliste, entre 1939 et 1944, 239 billets dont la qualité littéraire est remarquable. En les présentant comme "une chronique d'anecdotes trifluviennes et de réflexions, petites et grandes", Pierre Gagnon fait presque preuve de trop de modestie au nom de son père. Sans être tous relevés, ces billets transcendent nettement l'anecdote régionale, rarement évoquée avec précision d'ailleurs, pour atteindre au statut de brèves méditations étonnamment bien tournées, compte tenu du rythme de publication.
Louis Cornellier, Le DevoirUn taxi la nuit. T-II
J'avais adoré me balader en pleine nuit avec Pierre-Léon Lalonde et son taxi dans le premier tome. Ce fut un plaisir renouvelé que de reprendre une course avec lui, et ce, malgré le fait que depuis la lecture du premier livre, je suivais ses déambulations nocturnes sur son blogue. Mais, justement, pour ses fidèles lecteurs, les quarante dernières pages sont inédites: une longue nuit nous y est décrite. Et c'est dans la lecture de ces pages que l'âme de notre chauffeur nous est révélée. Pierre-Léon Lalonde est un grand être humain, il sait écouter et être attentif, tout comme il sait se faire respecter par les clients les plus récalcitrants. Faire un tour dans son taxi est une expérience unique, car en plus de découvrir une ville, on y rencontre des êtres fascinants.
Marie-Hélène Vaugeois, Le LibraireRegards sur le monde atlantique
Le sens de l'humour bien français et un exceptionnel don d'observation nous renseignent sur les moeurs de l'époque, mais le lectorat sera bien avisé de faire la part de l'exagération qui l'habite. On ne sait pas toujours si ce que l'auteur raconte tient du roman ou de l'autobiographie. On ne s'ennuie certes pas en sa compagnie et on s'instruit sans effort. Le texte est émaillé de ses dessins naïfs imprimés en noir et blanc, mais l'éditeur nous fait le cadeau de les reprendre en 12 planches en couleurs. Les notes de bas de page, rédigés par des spécialistes de la bibliothèque Newberry, nous éclairent sur les mots utilisés, les lieux cités et les événements narrés. L'éditeur a fait un excellent travail de présentation de l'ensemble.
Jacques Olivier, L'AncêtreQuébec ville assiégée, 1759-1760
Voilà un livre qui nous permet de suivre jour après jour l'histoire du siège de Québec à travers les témoignages complets des acteurs de l'époque. Plus qu'intéressant, c'est un livre essentiel pour qui veut comprendre ce siège qui a fait basculer le Canada dans l'empire britannique.
Raymond Ouimet, Divines tentations (Radio-Canada)Réfugiés acadiens en France, 1758-1785 (Les)
Ce livre montre à quel point les Acadiens étaient un peuple distinct dès le XVIIIe siècle. À lire absolument.
Raymond Ouimet, Divines tentations (Radio-Canada)Être
Un recueil bien conçu, par un auteur qui a de la passion pour ceux "qui se débattent du mieux qu'ils peuvent avec la vie", mais qui ne se prive pas de les représenter dans toute leur nudité. Peu importe leur âge ou leur statut social, ses personnages vivent sous nos yeux un moment significatif de leur existence... et nous amènent habilement à nous remémorer les nôtres...
Paul Jacques, Le ClapEnthéos
Dans Enthéos, Julie Gravel-Richard exploite le thème, plutôt récurrent, de la quête de bonheur. Elle parvient toutefois à le traiter d'une manière assez originale en plaçant la foi et la philosophie au coeur même de cette recherche, telle une sorte de touche magique qui ferait lever tout le reste du récit. Tant les phrases incisives que les scènes dans la ville de Québec parviennent à créer une atmosphère poétique et chaleureuse. Le lecteur s'identifie rapidement au personnage et l'intrigue comporte de nombreuses références intertextuelles comme autant de miettes de pain semées sur sa route, Les clins d'oeil tantôt aux auteurs de l'Antiquité, tantôt à Gide, mais surtout la façon si judicieuse de les inclure dans la quête du personnage font la richesse de ce roman. À peine quelques pages et, de par la capacité de l'auteure à puiser dans le passé de l'Homme pour répondre aux problèmes du présent, on sait que l'on tient entre les mains un récit intemporel. Enthéos est roman profondément humain duquel on ne sort pas indifférent.
Alex Noël, Québec françaisFonctionnaires (Les)
Dans la société, certaines fonctions professionnelles sont moins appréciées du grand public que d'autres. Au sommet de la liste de celles-ci, il n'est pas rare de retrouver le fonctionnariat. Dans l'ouvrage Les Fonctionnaires, Jean Laliberté s'intéresse à la situation des employés de l'État. À l'aide d'une analyse sobre et dénuée de préjugés faciles, l'auteur illustre la dynamique dans laquelle se trouvent les fonctionnaires, une dynamique complexe et instable où leurs pouvoirs sont grandement limités par d'autres acteurs hiérarchiques. Le lecteur pourra donc mieux comprendre la bureaucratie de l'administration publique, un milieu de travail où quelques dirigeants politiques et hauts administrateurs sont de bien plus grands acteurs que nous ne le pensions a priori.
Ismaël Bellil (La Maison de l'Éducation), Le LibraireMédecins et patriotes. 1837-1838
On savait que les médecins ont joué un rôle très important lors des rébellions de 1837 et 1838. Marcel J. Rhéault et Georges Aubin cherchent à évaluer ce rôle de façon plus précise. Le mot médecin est évidemment pris ici au sens large car, à l'époque, seule une minorité des membres du corps médical avait reçu une formation à l'université et pouvait afficher le titre de medicinae doctor. La grande majorité était des chirurgiens qui avaient reçu leur formation par apprentissage... Voilà donc un ouvrage intéressant...
Jacques Bernier, Bulletin canadien d'histoire de la médecineHistoire populaire du Québec, tome 5
Fidèle à sa propension à faire parler les acteurs, l'auteur les cite abondamment et remet en lumière des événements parfois oubliés. À la fois acteur et observateur de la Révolution tranquille, l'historien a réussi à tenir ses distances pour nous en présenter un portrait riche, détaillé et vivant. Conteur extraordinaire et écrivain doué, Jacques Lacoursière possède l'art de rendre l'histoire captivante. Histoire populaire se lit aussi aisément qu'un bon roman. Ce tome 5 est à mettre entre toutes les mains. Il donne aussi le goût de retourner aux quatre premiers tomes afin de mieux saisir les enjeux de la Révolution tranquille.
Louise Chevrier, Histoire QuébecSeigneurie de Mount Murray (La)
Pas un contrat de notaire, pas un registre ou un document ne semble avoir échappé à la vigilance de l'auteur Louis Pelletier qui présente un ouvrage minutieusement documenté, accompagné de nombreuses notes et d'un index onomastique très élaboré. À preuve, La Seigneurie de Mount Murray est présenté par nul autre que Marcel Trudel qui souligne l'apparition de la "première biographie exhaustive d'une seigneurie".
Louise Chevrier, Histoire QuébecQuébec ville assiégée, 1759-1760
Le deux cent cinquantième anniversaire de la bataille de Québec était l'occasion attendue pour présenter les écrits de tous les témoins de l'époque. Rédigé jour après jour, ce genre de journal à plusieurs mains est soutenu par une référence écrite dans la marge, grâce à une mise en page soignée. "Ces textes ne disent pas tout", préviennent les éditeurs. Néanmoins, la chronologie permet au lecteur d'assister au déroulement quotidien des événements historiques. Grâce à cette remarquable chronologie de Lacoursière et Quimper, le lecteur aura déjà "vécu", en compagnie des contemporains des événements, une grande partie de l'action. Un ouvrage indispensable.
Louise Chevrier, Histoire QuébecCarnet de Québec
La Ville de Québec est une source inépuisable d'observations pour le promeneur. Jacques Martineau est de ceux-là. En plus, il sait très bien reproduire ce qu'il voit puisqu'il a la double qualité de l'homme de lettres et du dessinateur. Il nous fait un gentil cadeau de ses impressions dans ce qu'il nomme son Carnet de Québec. On appréciera son coup de dessin précis et poétique qui rend le charme des vieux quartiers.
Daniel Rolland, Culture Hebdo.comJean Pelletier. Entretiens et témoignages
L'ancien maire de Québec et chef de cabinet de Jean Chrétien, Jean Pelletier était un homme d'un seul tenant, passant pour insensible. Au cours des cinq mois qui ont précédé sa mort, il a accordé de grands entretiens au journaliste Gilbert Lavoie du quotidien Le Soleil. Au cours de ces rencontres, Monsieur Pelletier voyant sa fin venir s'est livré avec une très grande sincérité. Racontant la douleur qu'il a vécue à la suite du scandale des commandites. À intervalles, son interlocuteur fait intervenir Jean Chrétien qui y va de mises en contexte. Ça vaut vraiment le coup de parcourir ce livre bien rythmé qui nous en apprend davantage sur les coulisses de la politique.
Daniel Rolland, Culture Hebdo.comBâtisseur (Le)
Au premier abord, ce gros roman biographique sur un personnage peu ou point connu ne présentait qu'un intérêt mitigé. Il m'a suffit d'en lire quelques pages pour m'y accrocher, car la vie intime et la carrière professionnelle de Joseph-Émile Vanier n'ont rien de banal. On s'épuiserait sans doute vainement à tenter de départager le réel et la fiction dans ce captivant récit adroitement mené et construit en suivant le personnage à la trace, au fil des mois et des années. Nous seront redevable à Danielle Brault d'avoir sorti de l'oubli un Montréalais qui a marqué son époque. À un autre titre et non le moindre, cette romancière acquiert un droit à la reconnaissance des amateurs de l'histoire de Montréal. Le lecteur accompagne en effet Vanier dans un décor minutieusement reconstitué de la vie politique, artistique, financière, industrielle et commerciale de la métropole durant les quelques décennies qui débutent vers 1880, Ce "premier roman" de Danielle Brault est prometteur.
Léo Beaudoin, Montréal en têteÎle Perrot, 1672-1765 (L')
En plus d'être bien au courant de l'histoire, Lise Chartier a dû la résumer dans un seul document. Sa plume fait rêver et fait sentir la présence des ancêtres ayant peuplé cette île comptant 300 personnes en 1765, dont 65 chefs de famille.
Yanick Michaud, Première édition